"Barack Obama va devoir dialoguer et négocier", a estimé Philippe Labro, invité mercredi des "4 Vérités"
Selon lui, après avoir la majorité à la Chambre des Représentants, le président américain va devoir "changer de politique, il ne peut pas faire autrement".
"On va voir s'il a ce talent, très important, du compromis de la négociation, de l'échange, du dialogue", a commenté Philippe Labro.
Une capacité que Barack Obama n'a pas montré depuis son arrivée à la Maison Blanche. "Il a mis un an et demi avant de rencontrer un des représentants de l'opposition républicaine. Là, il va bien falloir parler", a noté le journaliste.
Interrogé sur la cohabitation aux Etats-Unis et les possibilités de blocage, Philippe Labro répond que "tout dépend de l'intelligence des Républicains, s'ils en ont une". Il explique que si les deux partis parviennent à discuter, négocier, à faire des compromis, alors l'actuel président américain aura des chances d'être réélu en 2012.
Si Barack Obama a essuyé un échec relatif lors de ces élections de mi-mandat, c'est parce qu'il a déçu. "Il a déçu parce que l'époque elle-même est décevante", selon Philippe Labro.
Philippe Labro a défendu le bilan de Barack Obama: blocage de la dépression transformée en récession, aide du secteur automobile, et un intérêt fort pour l'éducation. "C'est le premier président des Etats-Unis qui ose dire 'il y a des très mauvais professeurs dans notre pays'. Jamais on ne s'attaque à une telle institution, et il l'a fait", a-t-il dit.
"Le Tea Party n'est pas vraiment un parti"
Sur des responsables du qui ont été élus au Sénat, Philippe Labro note que "le Tea Party n'est pas vraiment un parti, c'est un mouvement… enfin il s'appelle Party mais je ne suis pas sur que cela dure des années." Pour lui, ce "mouvement" est constitué d'"une portion de l'Amérique qui, après avoir vu son élection, a décidé que ce n'était pas son homme". "Il n'y a pas un noir dans leurs meetings. Il n'y a que des blancs", a-t-il conclu.
Du "cool cat" au "cold fish"
Non seulement, le 44e président des Etats-Unis a fait preuve d'un faible goût pour le dialogue mais surtout il a montré une image de lui peu avenante. "Cet homme qu'on considérait comme chaleureux s'est révélé plutôt distant et plutôt froid. L'invité des 4 Vérités compare Barack Obama avec le dernier président démocrate: "Clinton avait la capacité d'aller vers les gens, de leur sourire, de sortir de la rigidité".
Philippe Labro rappelle qu'au début, Barack Obama était surnommé le "cool cat", "comme le jazzman qui se déplace de façon souple", mais qu'il était maintenant appelé "cold fish" ("poisson froid"): tout ça est méchant, a-t-il remarqué. Selon Philippe Labro, Barack Obama a été vicitime d'une "coalition de haine, de caricatures, de dérision à son égard comme j'ai rarement vu dans une campagne électorale".
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