Banlieues : la Cour des comptes suggère de n'aider que six départements
L'institution juge que la politique de la ville depuis dix ans "n'a pas atteint ses objectifs".
Pour la Cour des comptes, il s'agit d'un échec. Le Programme national de rénovation urbaine (PNRU) "n'a pas atteint ses objectifs" et la poursuite de son financement est "très incertaine", juge mardi 17 juillet l'institution, pour qui cet échec découle de "défauts de gouvernance" de la politique de la ville depuis dix ans.
La juridiction recommande notamment de concentrer les efforts sur les zones qui présentent le plus de difficultés et sur le renforcement de la politique de l'emploi dans les quartiers prioritaires où le taux de chômage atteint 20%. En l'occurrence, elle cite six départements, détaille Le Parisien : la Seine-Saint-Denis, le Val-d’Oise, l’Essonne, les Bouches-du-Rhône, le Nord et le Rhône.
"Géographie trop complexe"
Le quotidien rappelle qu'il existe actuellement "751 zones urbaines sensibles (ZUS) dispatchées sur l’ensemble du territoire. A ces espaces ayant droit à des aides spécifiques s’ajoutent 2493 quartiers ciblés par des contrats urbains de cohésion sociale, dont 70% ne sont pas classés… en ZUS".
Un attirail bien alambiqué, qui participe de l'échec du dispositif, selon la Cour des comptes. "Une géographie prioritaire trop complexe et, surtout, la dilution des interventions sur un nombre trop important de zones, ont dès le départ pénalisé l'ensemble du dispositif", analyse le rapport.
"Les inégalités demeurent"
Le PNRU, qui vise le rattrapage des quartiers en difficultés, totalise 40 milliards d'euros d'investissements sur la période 2004-2013, dont 12 milliards de subventions à l'Agence nationale de rénovation urbaine, chargée de son exécution. "Ces crédits, malgré leur importance, ne permettront pas l'achèvement de tous les projets programmés dans les conventions", avertit la Cour des comptes, rappelant par ailleurs que l'heure est "aux économies".
Selon elle, "53% des démolitions prévues ont été réalisées, 30% de l'offre a été reconstituée et 39% des logements ont été réhabilités". En outre, "la diversification de l'habitat est restée globalement insuffisante" et "l'objectif de mixité, tant sociale que fonctionnelle, n'a pas été atteint (...) Les inégalités demeurent".
Le ministre délégué à la Ville, François Lamy, a récemment averti qu'un PNRU 2, pour lequel s'est engagé François Hollande durant sa campagne, "ne pourrait être lancé qu'après l'évaluation complète du premier, après la réforme de la géographie prioritaire, et en fonction des marges de manœuvre que le gouvernement pourra dégager".
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