Autour de Marine Le Pen, pas de people mais des anonymes issus de la diversité
Jeudi 2 février, Marine Le Pen a présenté son comité de soutien dont l'avocat Gilbert Collard est le président. On ne trouve pas de célébrités mais des personnes issues du monde de la "diversité". Un profil différent que celui des militants du parti.
Marie-Christine Arnautu, leader du Fn en Ile de France, nous avait prévenus. "Le comité de soutien de Marine Le Pen ce ne sera pas la Ferme Célébrités !", expliquait-elle hier au téléphone.
Pas de people
Confirmation aujourd'hui sur un péniche de la Seine. Ceux qui attendaient Lady Gaga ou Paris Hilton en seront pour leurs frais. Ils n'auront à se mettre sous la dent que Pierre Lartigue, coureur de rallye raid et triple vainqueur du Paris-Dakar.
Bon, en même temps, aucun artiste connu ne serait assez suicidaire pour soutenir publiquement Mme Le Pen. Yvette Horner, approchée, aurait refusé. De cette impossibilité, le Fn fait une ligne de conduite.
"Je ne veux pas de girouettes qui brillent mais des gens sincères", explique la candidate. "Un comité de soutien n'est pas une boite de nuit, où viennent se trémousser des people souvent has been, en manque de reconnaissance ou de cachets", se moque Mme Arnautu.
Diversité ou communautarisme
Pas de dance-floor donc , mais une tribune sur laquelle sont sagement assises les personnalités de ce comité de soutien. Il y a une française d'origine africaine, un associatif antillais, le président de l'Union des Français Juifs, un fonctionnaire de police d'origine maghrébine, un gaulliste de tradition familiale et enfin un homme qui se présente comme un salarié "comme vous tous". En fait, il s'agit de Marc Desgorces, directeur des ressources humaines du journal "Marie-Claire".
Ils viennent chacun au micro expliquer les raisons de leurs soutiens.
Ils ne sont pas célèbres, mais leur profil importe plus que le nom. Ils sont pour la plupart issus de la "diversité". Pourtant, dans ses meetings, Marine Le Pen critique sans cesse le communautarisme.
Avec la présentation de ce comité de soutien, ne pratique-t-elle pas ce qu'elle dénonce ? "Non", répond la candidate. "Il s'agit de montrer que tout le monde a sa place autour de moi contrairement à ce que l'on dit. Du moment que l'on partage l'amour de la France".
""Noirs, Blancs, qu'est-ce qu'on s'en tape (...) Juifs, chrétiens, musulmans, qu'est-ce qu'on s'en fout. On est unis dans la même musique. Celle de notre hymne national.", ajoute Gilbert Collard.
Rôle de Gilbert Collard
Le célèbre avocat est président du comité de soutien, baptisé "comité bleu marine". Il n' y a pas de référence au Front national et c'est important. Gilbert Collard n'est pas encarté au FN. Le comité de soutien se situe au QG de campagne du boulevard Malesherbes à Paris et pas au siège du parti à Nanterre. C'est plus discret pour fixer un rendez-vous.
Charles Dagnet le reconnaît sans fard. "Je suis là à cause de Gilbert Collard que je connais depuis dix ans. Il m'a appelé en disant j'ai besoin d'un coup de main. J'ai dit oui sans hésitation", explique-t-il.
M. Dagnet, explique qu'il défend "avant tout les interêts de l'Outre-mer", "que "tout le monde a échoué sur cette question et que Marine Le Pen propose une alternative". On lui demande s'il est en accord avec les autres positions du Fn. "L'idéologie c'est autre chose", répond-il, précisant bien qu'il ne rejoint pas le parti d'extrême-droite.
Long terme
Mme Arnautu annonce avoir déjà 800 personnes inscrites à ce comité de soutien et promet de les afficher bientôt sur le site internet. Parmi une pré-liste distribuée à la presse, on retrouve le nom d'une quarantaine d'anciens cadres des partis de Charles Pasqua et de Philippe de Villiers.
L'ancienne conseillère régionale d'Ile de France espère qu'elles prolongeront leur engagement au moment des élections législatives. Le Fn veut présenter des candidats dans toutes les circonscriptions de France et éviter les critiques des dernières cantonales sur ses candidats fantômes, dont certains ne mettaient même pas leur visage sur les affiches électorales.
Car même pour un anonyme, c'est toujours risquer de s'engager aux côtés du FN.
En 2004, au moment des élections régionales en Ile de France, interrogée sur son absence de comité de soutien, Mme Le Pen répondait ainsi: "mes amis ne sont pas célèbres, mais ils vont tous le devenir".
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