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Aubry : pourquoi elle a perdu

Battue au second tour par François Hollande, la maire de Lille paie son "pacte" avec Dominique Strauss-Kahn, une entrée en compétition tardive et une fin de campagne trop agressive vis-à-vis de son rival.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © 	 Nathanael Charbonnier / RF)

Martine Aubry est partie en campagne tardivement. Elle est entrée dans la primaire après tous les autres candidats, au début de l’été. L’affaire DSK a bouleversé sa trajectoire. Quand il a été clair que l’ancien ministre de l’économie ne pourrait pas participer à la primaire, Martine Aubry est apparue comme celle qui se présentait par défaut, elle qui avait conclu une alliance avec DSK. Le fameux "pacte" où Martine Aubry aurait décidé de soutenir Dominique Strauss Kahn, candidat.
_ "L'affaire DSK a bien obscurci le paysage de Martine. Elle ne s'est pas assez dégagée de lui avant", commentait hier Marie-Noëlle Lienemann, alliée de Martine Aubry. La maire de Lille a beau lancer le mois dernier : "Est-ce que je l'air d'une candidate de substitution?" Il n’empêche. Nombreux sont ceux qui garderont en tête l’idée qu’elle y va, sans en avoir en avoir réellement envie.

Rattraper François Hollande

Au départ, Martine Aubry a mené une campagne de centre gauche sur le même terrain que le député de Corrèze (et de DSK). Ensuite, elle change de stratégie pour apparaitre plus à gauche. Elle part en campagne, sillonne la France pour des déplacements sur les "vrais problèmes des Français". Sécurité à Marseille, services publics dans la Creuse, emploi à Montceau-les-Mines, éducation à Amiens, santé à Grenoble.

Trop de coups sur Hollande ?

Partie tard, elle n'a pu rattraper François Hollande dans les sondages.
Alors, elle muscle son discours face à son concurrent, particulièrement dans l’entre deux tours de la primaire. La "mollesse" supposée du député de Corrèze revient très souvent, peut être trop. Ensuite, elle accuse François Hollande d’utiliser "des mots de droite" , d’être "flou" . Cette stratégie très offensive, voir agressive, lui a peut être nui.
François Hollande, plus affable et conciliant, moins vif dans ses répliques, est apparu plus rassembleur aux votants de la primaire. Et Martine Aubry, malgré sa notoriété, sa franchise et sa clarté a été victime du vote utile de sympathisants de gauche qui veulent un candidat ayant le plus de chances possibles de battre Nicolas Sarkozy en 2012. Elle n'a été soutenue par aucun des candidats battus au premier tour de la primaire.
Hier-soir, visiblement déçue par sa défaite, Martine Aubry ne s'est pas rendue à son QG où s'étaient regroupés ses supporters.

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