Aubry dans le viseur de Taser
Le maire de Lille, Martine Aubry, interrogée dans l'émission Dimanche+ sur Canal+ pour savoir si elle envisagerait cet équipement pour les policiers municipaux de sa ville, a répondu : "Non certainement pas. Pour plusieurs raisons. D'abord c'est dangereux, 290 morts en Amérique du Nord". "Deuxièmement je pense que c'est à l'Etat, à la police nationale d'assurer le maintien de l'ordre, la sécurité partout dans le pays. (...) L'accès à la sécurité c'est le rôle de l'Etat", a-t-elle ajouté. "On ferait mieux de nous remettre des policiers dans les transports en commun (...), des policiers dans nos quartiers, la police de proximité", a-t-elle dit.
Antoine Di Zazzo, le directeur de SMP Technologie, a indiqué avoir fait hier par huissier "sommation à Mme Aubry de justifier des noms des 290 morts, dans un délai de 48H00", confirmant une information du site LeParisien.fr. "Les médecins sont catégoriques, le Taser ne peut pas tuer", affirme l'importateur selon qui Mme Aubry "n'a pas étudié ni vérifié son dossier. Quand on prétend aux plus hautes responsabilités de l'Etat on n'avance pas des morts à la volée sans prendre un minimum de prudence".
L'entourage de Martine Aubry a déclaré que celle-ci avait "repris de bonne foi ce chiffre (de 290 morts) qui est cité dans des rapports officiels d'Amnesty international et de l'ONU", et que la réponse à la sommation n'avait pas encore été faite.
L'utilisation du PIE de type Taser, arme de 4ème catégorie, par les policiers municipaux a été autorisée fin septembre par un décret du ministère de l'Intérieur, publié fin septembre au Journal officiel. Le pistolet Taser X-26, qui envoie sur sa cible deux dards délivrant une décharge de 50.000 volts, équipe depuis 2004 l'armée, la police nationale et la gendarmerie françaises. L'importateur français du Taser, SMP Technologies, a assigné en diffamation Olivier Besancenot et le Réseau d'alerte et d'intervention pour les droits de l'homme (RAID-H), pour avoir affirmé que cette arme avait causé des décès aux Etats-Unis. Le procès du porte-parole de la LCR doit avoir lieu le 20 octobre.
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