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Au PS, militants et ténors s'enthousiasment à l'annonce de la victoire

Amassés au siège du PS, dimanche 6 mai, militants socialistes et ténors du parti ont exulté à l’annonce des résultats. Entre le bonheur d’une victoire élyséenne, trente ans après, et la prise de conscience des responsabilités à venir. Reportage.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
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A l'annonce des résultats, les supporters de François Hollande ont exulté devant le siège du PS. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Amassés au siège du PS, dimanche 6 mai, militants socialistes et ténors du parti ont exulté à l'annonce des résultats. Entre le bonheur d'une victoire élyséenne, trente ans après, et la prise de conscience des responsabilités à venir. Reportage.

Il a fallu attendre 20 heures pour voir les milliers de sympathisants réunis rue de Solférino exulter. Harlem Désir, numéro deux du PS, Benoît Hamon ou encore Aurélie Filippetti aux premières loges avec les militants.

Confettis, drapeaux François Hollande ou tricolores hissés, chaleureuses accolades et quelques larmes ont ponctué l'apparition du candidat socialiste sur l'écran géant installé au milieu de la rue.

A l'intérieur, dans la cour du siège du PS, où élus et invités côtoyaient les journalistes venus en nombre, les "On a gagné" et "François président" ont pris le pas sur les sourires déjà bien présents sur les mines réjouies des ténors du parti. Le soulagement d'une interminable attente pour valider la tendance des dernières études d'opinion.

"Un tournant dans l'histoire politique française"

Dès 19 heures, dans le regard de l'ancien premier ministre Laurent Fabius, sourire aux lèvres dans un couloir de Solférino, pointait le bonheur de la victoire. "La règle est d'attendre 20 heures, mais voyez à ma mine défaite ce qu'il en est ", rigolait-il après avoir salué une autre ancienne du PS, Elisabeth Guigou qui paradait une rose rouge à la main.

Dans les coursives de Solférino comme dans la rue adjacente, on s'embrasse, se congratule.

"Tu as fait une super campagne, tu as bien bossé mon grand", dit un cadre du parti à Faouzi Lamdoui, l'homme de confiance de François Hollande et qui, par superstition, n'osait parler de sa joie avant l'heure H. Mais voyait déjà les choses en grand pour ce moment historique pour la gauche française.

"C'est la victoire de tous les Français, jubilait-il. Cette élection marque un tournant dans l'histoire politique française car François Hollande veut une république juste et rassemblée".

Rassurés par les images de la place de la Concorde, vide

La foule amassée devant Solférino et jusqu'au boulevard Saint-Germain, lui aussi bloqué, se faisait de plus en plus bruyante à l'approche de 20 heures et les images de la Concorde, vide, les rassuraient quant à l'issue du scrutin.

Pendant ce temps, la joie naissait de pouvoir "mettre fin à 17 ans de règne de la droite à l'Elysée", dixit Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste. "Vive la France", hurlaient alors en écho deux jeunes membres du PS, verre de vin rouge à la main.

Si l'ensemble des socialistes en profitaient pour saluer "la très bonne campagne de François Hollande", tous se tournaient déjà vers l'avenir. "C'est une grande joie. Vivons l'instant mais tournons vers l'avenir", déclarait, ému, Jack Lang.

"C'est la fin d'une longue traversée, ajoutait le député Christian Paul. Nous avons désormais une responsabilité immense."

"Moins d'enthousiasme qu'en 1981 mais plus de gravité"

Inévitablement, les glorieux anciens du PS n'ont pu échapper à la comparaison avec la victoire de François Mitterrand en 1981.

"C'est un événement très fort mais différent. En 1981, c'était la première fois que nous accédions à l'Elysée", nous expliquait Jack Lang.

Pour Jean Glavany, chef de cabinet du premier septennat de François Mitterrand, "les choses sont comparables", dit-il entre deux chaleureuses félicitations de "camarades".

"Gagner, c'est difficile. Réussir le sera davantage"

"Quand l'alternance n'arrive que tous les 31 ans, on ne peut pas s'habituer à la victoire", a-t-il ajouté, fébrile, estimant que "s'il y a moins d'enthousiasme qu'en 1981, il y a plus de gravité."

Si les effusions de bonheur sont affichées, elles semblent pourtant limitées. Car les socialistes le savent, le plus dur commence désormais.

"Gagner, c'est difficile, réussir le sera davantage", consent Bernard Cazeneuve, porte-parole de François Hollande durant cette campagne.

Mais avant cela, place au buffet pour les convives et à une nuit qui s'annonce longue. La suite des festivités, comme en 1981, s'écrit place de la Bastille.

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