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Quatre choses vues à la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse avec Yanis Varoufakis

Un an après la Fête de la rose qui lui avait valu sa place au gouvernement, Arnaud Montebourg a accueilli l’ancien ministre de l’Economie grec à Frangy-en-Bresse.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis et l'ex-ministre de l'Economie français Arnaud Montebourg, le 23 août à la Fête de la rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

"Frangy-en-Grèce", la blague du jour est répétée à l’envi par Arnaud Montebourg. Il faut dire que, pour cette édition de la Fête de la rose, dimanche 23 août, Frangy-en-Bresse accueille un invité de marque : l’ancien ministre de l’Economie grec Yanis Varoufakis. Entre poulet de Bresse, pluie et ban bourguignon, francetv info a retenu quatre éléments marquants de cette fête aux allures de rassemblement antiaustérité.

La cohue des journalistes

Yanis Varoufakis et Arnaud Montebourg sont encore loin de Frangy que déjà les journalistes s’agglutinent à l’entrée du site. Il faut dire que la venue de l’ex-ministre des Finances de la Grèce a fait le "buzz", comme le dira à la tribune la députée de Saône-et-Loire, Cécile Untermaier. Au moins 70 équipes de télévision et de radio ont fait le déplacement en Bourgogne.

Les deux trublions de la gauche européenne descendent de voiture un peu après midi, déclenchant une bousculade de micros et de caméras. Quelques mots doux sont échangés. La mêlée accompagne les anciens ministres jusqu’à la mairie de Frangy pour un accueil officiel.

L’attraction Varoufakis

Yanis Varoufakis est devenu en quelques semaines le plus médiatique des ex-ministres grecs : dans la presse, en déplacement, il exprime haut et fort son désaccord vis-à-vis de l’accord européen trouvé en juin. Beaucoup ont fait le déplacement pour voir ce trouble-fête de l'austérité européenne, à l’image de cet ancien militant communiste qui est venu avec une pancarte "Bienvenue" écrit en grec. Il confie d’ailleurs ne pas avoir d’affinités avec le personnage d’Arnaud Montebourg : "Ce n’est pas ma tasse de thé."

Sous les tentes prévues pour abriter le déjeuner champêtre, on se presse, on se masse autour de Yanis Varoufakis pour serrer une main, échanger un mot ou prendre une photographie. L’ancien ministre se prête volontiers au jeu, donnant du "nice to meet you" ("ravi de vous rencontrer") aux militants qu’il croise. L’homme venu de l'île grecque d’Egine ne fait pas pour autant l’unanimité chez tous les socialistes. "Varoufakis, je ne suis pas d’accord avec lui, j’ai envie qu’il m’explique où sont passés tous les milliards qu’on a donnés", confie Denis, un ancien militant socialiste. "La Grèce, on leur a versé déjà beaucoup d’argent, du coup, ça suffit, ils doivent faire des efforts."

L’ambiance bourguignonne

A Frangy-en-Bresse, on vient pour parler politique, mais aussi pour se remplir la panse. Au menu : salades de tomates et de lentilles, poulet de Bresse avec morilles et pommes de terre,  fromages, glaces, le tout arrosé de vins rouge et blanc de la "cuvée Europe".

Arrivé au café, Yanis Varoufakis s’est vu remettre une corbeille de cadeaux contenant deux bouteilles de vin, un tablier de cuisine "pour manger du poulet de Bresse" et un jean "made in France".

La remise des cadeaux a été immédiatement suivie du fameux ban bourguignon pour remercier les organisateurs. Mais, "Frangy-en-Grèce" oblige, la musique du Sirtakis a suivi la tradition bourguignonne.

Le front antiaustérité

Dans une petite salle de presse pleine à craquer, Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis ont continué à dérouler leur plan de communication. Voulant présenter le visage d’une gauche alternative, ils ont multiplié les déclarations fracassantes contre l’hégémonie de l’Allemagne, contre le fonctionnement européen actuel et contre les politiques d’austérité.

Les deux hommes en rupture avec leur parti ont continué leurs saillies à la tribune. "Vous votez pour la gauche française et vous vous retrouvez avec la droite allemande au pouvoir", a ainsi lâché Arnaud Montebourg. De son côté, Yanis Varoufakis est longuement revenu sur les négociations européennes de ces derniers mois, fustigeant à de nombreuses reprises l’intransigeance de l’Allemagne et du "docteur Schaüble""Notre printemps d’Athènes a été écrasé comme le printemps de Prague. A la place des chars, c’était des banques", a-t-il lâché.

Mais, se perdant dans des détails économiques et historiques et handicapé par des problèmes techniques de traduction, il a peu à peu perdu son public. Il faut dire que celui-ci était souvent plus préoccupé à se protéger de la pluie de plus en plus intense qu’à écouter la leçon du professeur d’économie Varoufafis.

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