Présidentielle : six citations à retenir du discours de candidature d'Arnaud Montebourg
L'ancien ministre de l'Economie s'est lancé dans la campagne pour 2017, lors de la fête de la rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Un discours marqué par ses critiques contre François Hollande.
La déclaration était attendue. Arnaud Montebourg a officialisé, dimanche 21 août, sa candidature à l'élection présidentielle de 2017, sans préciser s'il comptait passer au préalable par l'épreuve de la primaire socialiste. L'ancien ministre de l'Economie a fait cette annonce dans son fief de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), devant ses partisans rassemblés pour la traditionnelle fête de la rose.
Si vous avez raté le discours, voici six citations à retenir, entre critiques de l'exécutif et propositions pour l'avenir.
1"Le bilan de ce quinquennat n'est pas défendable"
Tout au long de son discours, Arnaud Montebourg ne cite jamais nommément l'actuel locataire de l'Elysée. Ce qui ne l'empêche pas de le tacler et de marquer, une fois de plus, ses divergences avec la politique menée par l'exécutif.
Si je suis candidat au rassemblement d’une majorité de français, c’est d’abord parce qu’il m’est impossible, comme à des millions de français, de soutenir l’actuel président de la République.
"J’aurais aimé pouvoir pourtant le soutenir, et vous appeler à le faire avec moi, assure Arnaud Montebourg. Ce soutien aurait signifié que nous aurions agi au pouvoir avec efficacité. (...) En vérité, cela n’est pas possible, cela n’est pas souhaitable. Ce n’est pas possible parce que l’échec qui est le nôtre devant la France provient du reniement et du renoncement."
Quatre années plus tard, qui n’éprouve le sentiment d’un gâchis, d’une grande occasion manquée, d’un oubli général de ceux qui nous ont mandatés et avec eux des leçons cruelles du 21 avril 2002 ?
2"Je m'adresse [à François Hollande], librement et fraternellement"
A l'entendre, si le Parti socialiste choisit d'accorder une nouvelle fois sa confiance à François Hollande, il s'assure un échec en 2017. "Si nous nous résignons à tenter de reconduire l’actuel président, les Français nous sanctionneront durement, et ils auront raison de le faire", prédit Arnaud Montebourg. L'ancien ministre appelle, "librement et fraternellement", le chef de l'Etat à la "responsabilité".
Je lui demande de bien réfléchir à sa décision, de bien considérer les faits, de prendre en compte l’intérêt général du pays, la faiblesse inédite et historique qui est la sienne au regard des Français, d’affronter sa conscience et sa responsabilité et de prendre la bonne décision.
3"Je m’adresse à la France des fins de mois difficiles"
Arnaud Montebourg adresse son discours "à la France de la précarité, à la France ouvrière, souvent précaire et bosseuse". "C’est pour elle que nous devons agir, pour les oubliés de l’économie et de la politique", explique-t-il, avant de développer l'une de ses mesures phares : "L’annulation progressive des hausses d’impôts de ces cinq dernières années sur les revenus du travail des classes moyennes et populaires." "Ce sera justice de restituer ces prélèvements indus et ce sera excellent pour l’économie", assure-t-il.
4"Notre modèle économique doit devenir plus patriotique"
Pas question d'abandonner le mantra du "made in France". A l'entendre, "il doit devenir l’une des orientations politiques majeures et fondamentales". Arnaud Montebourg propose notamment de réserver, pendant huit ans, 80% des marchés publics des collectivités locales, de l’Etat, des hôpitaux, aux PME travaillant sur le sol français. A la clé : "80 milliards minimum de travail annuel pour l’appareil productif."
Arnaud Montebourg évoque aussi la possible nationalisation "temporaire ou partielle" d'une cinq grandes banques françaises. "Nous pourrions la faire acquérir par la Caisse des dépôts et consignations et cela nous permettrait de disposer d’un bras séculier en mesure d’agir sur l’économie nationale", estime l'ancien ministre de l'Economie.
La nationalisation (...) n’est ni un tabou interdit, ni un totem obligatoire. elle est un outil de souveraineté.
5"Notre peuple va devoir organiser les conditions de son sursaut"
Après un long développement sur l'économie, son thème de prédilection, Arnaud Montebourg n'a pas pu esquiver la question terroriste, après les multiples attentats de ces derniers mois. Pour lutter contre ce fléau, le candidat propose notamment le rétablissement d'un "service national", "civil et militaire, égalitaire et universel", obligatoire pour une durée de six mois.
Tous les jeunes gens, jeunes hommes et jeunes femmes, enfants de riche ou de pauvre, seront traités sur un pied d’égalité : fils de bourgeois, fille des quartiers, peu importe leur religion mais tous d’abord français et passionnément au service de la France
6"L’élection présidentielle est devenue une obsession permanente"
Il a beau se présenter à l'élection présidentielle, Arnaud Montebourg propose de réformer en profondeur la fonction.
On ne travaille désormais dans chaque mandat que trois ans et demi, le reste du temps étant consacré soit à l’apprentissage du pouvoir, soit à la préparation de la nouvelle élection.
Pour lutter contre ce travers, Arnaud Montebourg préconise "le retour au septennat", "non renouvelable". "Les pouvoirs du président de la République doivent être réduits, ajoute-t-il. Notamment en matière de nomination pour mettre fin aux moeurs monarchiques qui détruisent l’esprit républicain."
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