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ArcelorMittal refuse de vendre l'intégralité du site de Florange

Après s'être opposés sur une éventuelle nationalisation des sites de production d'acier ArcelorMittal de Florange, Arnaud Montebourg et Michel Sapin se sont accordés sur la nécessité de vendre tout le site. Ce que refuse la direction. A dix jours de la fin de l'ultimatum pour déposer des offres de reprise, le ton monte entre le gouvernement, la direction et les syndicats.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Julio Pelaez Maxppp)

ArcelorMittal ne vendra pas l'intégralité de Florange. Malgré les sommations du gouvernement français, le groupe sidérurgique refuse de céder les activités "aval" du site, à savoir celles qui concernent la transformation de l'acier. A l'heure actuelle, seuls les hauts-fourneaux et l'aciérie (les activités de fabrication du métal) sont concernés par une éventuelle fermeture.

Vendredi matin, Arnaud Montebourg et Michel Sapin ont affirmé partager  " le même but pour le site de Florange "   dans un communiqué commun :

"C'est au groupe Arcelor Mittal qu'il revient de prendre ses responsabilités et d'accepter d'envisager un processus de cession de l'ensemble du site, qui suscite l'intérêt de plusieurs repreneurs. Dans ce cas l'Etat prendra ses responsabilités pour faciliter une reprise du site de Florange comme l'a indiqué Arnaud Montebourg hier au Sénat". 

La nationalisation en débat

Ce communiqué est intervenu alors que les deux ministres semblaient en désaccord sur une possible intervention de l'Etat, un "contrôle public" du site de Florange.

Nationaliser Florange est une idée dépassée, selon Michel Sapin. " On n'est plus dans
une époque où on nationalise la sidérurgie
" , a déclaré vendredi
matin le ministre du Travail sur la chaîne LCI. Des propos qui font écho à ceux
d'un autre ministre, Arnaud Montebourg, jeudi au Sénat. Lors des questions au
gouvernement, le ministre du Redressement productif a menacé, à demi-mot, le
groupe ArcelorMittal de procéder à une nationalisation du site.

"L'éventualité
d'un contrôle public, même temporaire, doit faire l'objet d'une étude sérieuse
par le gouvernement, et c'est ce à quoi nous sommes attelés depuis plusieurs
mois" (Arnaud Montebourg)

Une " éventualité "
qui laisse les syndicats sceptiques : François Pagano, de la CFE-CGC, affirme
qu'on " ne sait pas trop quel rôle joue chacun entre le gouvernement et
Mittal, ils font de l'intox
" . La CGT, par la voix de son délégué Yves
Fabbri, attend " autre chose de Montebourg que des mots, on attend une
position radicale
" . Les syndicats doivent demander ce vendredi à être
reçus par Arnaud Montebourg pour "donner des explications sur ces
annonces " * et dissiper " le flou total "* qui a été semé.

Invité de France Info vendredi matin, le secrétaire général du Parti communiste Pierre Laurent a appelé Arnaud Montebourg à mettre en oeuvre cette reprise publique sans attendre : 

 

Le ton se durcit

Alors qu'il ne reste qu'une semaine à d'éventuels
repreneurs pour déposer leurs offres de rachat du site de Florange,
le ton monte entre Arnaud Montebourg et le groupe sidérurgique.

Le ministre reproche à
Mittal de ne vouloir céder qu'une partie du site, la filière liquide
(c'est-à-dire les deux hauts-fourneaux, les derniers de Lorraine, plus
l'aciérie), et pas les installations de traitement et de finition de l'acier.
Or les deux offres dont le ministre dit avoir eu connaissance concernent un
périmètre plus large que celui initialement cédé par le groupe. Mais la
situation reste ambigüe : la direction du groupe sidérurgique, de son côté, dit
ne pas être au courant de ces deux offres.

Une dette fiscale "astronomique"
?

" Le problème des
hauts-fourneaux de Florange, ce n'est pas la défaillance des hauts-fourneaux de
Florange, c'est la défaillance de Mittal
" , a lancé jeudi le ministre du Redressement
productif. " Tous les engagements, que j'ai fait exhumer, à l'époque de
l'OPA hostile vis-à-vis de la France pris par Mittal n'ont jamais été
respectés
" , ajoute-t-il, pointant du doigt une dette fiscale considérée
comme " astronomique " .

Une affirmation démentie par le groupe : jeudi
soir, ArcelorMittal a publié un communiqué dans lequel elle affirme n'avoir " actuellement
aucune dette fiscale vis-à-vis des autorités françaises
" . Au sujet
d'une possible nationalisation, aucun commentaire n'a été exprimé.

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