Après le scandale du Mediator, une loi pour mieux contrôler les médicaments
"Qu'il n'y ait pas demain de nouveau Mediator" , tel est l'objectif fixé par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Pour ce faire, le texte s'articule autour de trois grands axes : la "transparence des liens d'intérêts" , la réorganisation de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) qui devient l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), et le contrôle du médicament.
Un projet de loi de 24 articles présenté aujourd'hui lors de ce dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, et qui sera examiné au Parlement dès septembre.
"On ne peut pas former les praticiens indépendants de demain en nourrissant des conflits d'intérêts au berceau"
Irène Frachon, la pneumologue qui a révélé les risques du Mediator salue dans ce projet de loi "un vrai changement de notre culture médicale". Cependant elle formule des regrets. En particulier concernant la question du financement de la formation des médecins qui n'est pas abordée.
Or la formation continue est "majoritairement financée par l'industrie". Et pour la formation initiale, ce sont "les labos qui payent le pot de thèse de nos internes, prennent en charge leurs frais d'hébergement en cas de séminaires ou de congrès, sans parler du financement de leurs bourses
de recherche", ajoute Mme Frachon.
"On ne peut pas former les praticiens indépendants de demain en nourrissant des conflits d'intérêts au berceau", s'inquiète-t-elle, tout en jugeant "le texte timide sur le rôle des visiteurs médicaux".
Caroline Caldier, avec agences
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