Après le procès Clearstream, Villepin réunit ses partisans à Paris
L’ancien Premier ministre a pris pour cible sans le citer Nicolas Sarkozy, dénonçant tour à tour une “personnalisation du pouvoir” et une “coupure entre les dirigeants et le peuple”.
Devant ses supporters rassemblés à la Maison de l'Amérique latine, l'ancien Premier ministre a plaidé pour un “projet fondateur”, “un retour à l'esprit de la Nation d'une France républicaine, solidaire et indépendante”.
“Notre pays ne peut vivre avec une concentration, une personnalisation du pouvoir qui nuit à son efficacité”, a-t-il dit. “Ce sont les polémiques qui font l'actualité. Nous n'obtenons pas les réponses aux problèmes, nous ne répondons pas aux problèmes des Français”, a-t-il lancé.
Evoquant la dette publique, le déficit de la Sécurité sociale et les “déséquilibres institutionnels”, Dominique de Villepin s'est démarqué de la politique gouvernementale.
Il a critiqué l'idée d'un débat sur l'identité nationale, défendu par le chef de l'Etat.
Un ancien premier ministre en tournée
Cette rencontre inédite était organisée par les membres du “Club Villepin” lancé cet été et présidé par l'ancienne ministre de l'Outre-mer, la chiraquienne Brigitte Girardin.
Ce club politique revendique plus de 3.000 membres. Il s'est déjà fixé pour objectif d'atteindre 100.000 adhérents fin 2010.
Faut-il voir dans ce rendez-vous le lancement formel d'une campagne pour la prochaine élection présidentielle de 2012 ? La question est posée. Dominique de Villepin a quand même eu cette phrase qui en dit long sur ses intentions : “ Merci pour aujourd'hui et merci pour demain ”, a-t-il lancé sous les
applaudissements.
L'ancien Premier ministre doit entamer un tour de France où des “comités locaux” seront mis en place dans chaque département.
Le club Villepin a également mis sur pied huit groupes de travail qui rendront leur copie dans un an.
_ Pour soutenir ses ambitions, l'ex-Premier ministre s'appuie sur deux sites internet qui enregistrent près de 10.000 connexions par jour (villepincom.net et clubvillepin.fr.)
Dominique de Villepin, sans évoquer l'affaire Clearstream, a plaidé pour le respect “de l'indépendance du système judiciaire sans lequel il n'y a pas de véritable justice”.
Rappelons que le procureur de Paris a requis contre lui 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende pour "complicité de dénonciation calomnieuse".
_ Le jugement doit être prononcé le 28 janvier 2010.
Mikaël Roparz, avec agences
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