Après avoir lancé samedi son mouvement "République Solidaire", Dominique de Villepin était sur France 2 dimanche
"Je ne veux pas que la France ressemble à notre équipe de football", a affirmé sur le plateau du 20h l'ancien premier ministre pour expliquer sa démarche politique.
Il a expliqué vouloir "offrir une alternative", sans dire explicitement qu'il sera candidat à la présidentielle de 2012.
Il a mis en cause la politique du président de la République affirmant notamment: "la justice sociale n'est pas au rendez-vous".
A propos de la présidentielle de la 2012, il a refusé l'idée de primaires à droite réaffirmant le crédo gaullien sur la "rencontre entre un homme et un peuple".
Le lancement de "République Solidaire"
Dominique de Villepin a présenté samedi devant quelque 3000 personnes venues de toute la France ce mouvement destiné à porter ses ambitions vers une éventuelle candidature à la présidentielle de 2012.
"Dans la longue histoire de notre pays, c'est toujours du rassemblement qu'est né le changement", a-t-il déclaré à la tribune après un long bain de foule.
Appelé à remplacer le club Villepin qui revendique quelque 15.000 membres, ce mouvement politique se voulant au-dessus des clivages partisans, "libre et indépendant", aura notamment pour mission de permettre à l'ancien diplomate de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012.
"Quelque chose se lève à nouveau en France"
"Merci d'être là. Merci d'être venus si nombreux. Quel formidable engagement pour fonder tous ensemble notre mouvement : République solidaire", a lancé l'ancien Premier ministre à la Halle Freyssinet (13e arrdt).
"Quelque chose se lève à nouveau en France. Quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir", a-t-il ajouté d'une voix grave et d'un ton solennel.Dominique de Villepin s'est adressé aux "citoyens rassemblés, de toutes origines, de toutes conditions, pour dire une seule chose : nous voulons vivre ensemble, rebâtir une nation et incarner une certaine idée de la France".
"Notre système économique et social est à bout de souffle", et les Français sont "déboussolés, fatigués, exaspérés", a-t-il estimé. "Si nous n'y prenons pas garde, l'impatience deviendra colère et la colère violence", a-t-il prévenu.
"Nous pensons qu'une alternative est possible, qu'une autre voie est possible. Grâce à vous !", a-t-il ajouté sous les applaudissements et les "Villepin, Villepin!" du public.
Désignant l'équipe au pouvoir emmenée par le président Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a dénoncé "un écart toujours plus grand entre le discours et les actes, entre ce que vivent les Français et ce que vivent leurs dirigeants".
Il a ensuite jugé que "la politique ce n'est ni le cumul des salaires, ni le cumul des mandats", dans une allusion aux récentes polémiques sur le train de vie des politiques, notamment celle sur le cumul de rémunérations de Christine Boutin. "La politique n'est pas un métier c'est un engagement", a-t-il affirmé.
Arrivé à la tribune au terme d'un long bain de foule sur l'air du tube "Relax" (Frankie Goes to Hollywood) et "I got a feeling", Dominique de Villepin a reçu le soutien, manifesté par leur présence, des anciens ministres de Chirac Azouz Begag (Modem) et Nelly Ollin, ainsi que de sa garde rapprochée, les députés François Goulard (UMP), Jacques Le Guen (UMP) et Jean-Pierre Grand (UMP), notamment.
Mouvement plutôt que parti
L'ancienne ministre chiraquienne Brigitte Girardin a été désignée secrétaire générale de "République solidaire" dont la députée Marie-Anne Montchamp est la nouvelle porte-parole.
"Si juridiquement il s'agit d'un parti, nous préférons parler de mouvement parce qu'on est de culture gaulliste", a expliqué l'ex-ministre chiraquienne Brigitte Girardin, précisant que les militants, qui proviennent aussi bien de l'UMP que du MoDem ou de la gauche, pourront garder leur double appartenance.
Les points clés du discours de Dominique de Villepin
Diplomatie:
- L'ex-ministre des Affaires étrangères a critiqué le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan et l'engagement français en Afghanistan.
- "Peut-on admettre que la France se courbe devant quelque président que ce soit, fût-ce le président de la Chine?"
- "Oui Israël a le droit à la sécurité. Oui le peuple palestinien a le droit à un Etat. Oui ils peuvent vivre en paix côte à côte".
- "Où est notre politique africaine, au-delà des élucubrations sur l'homme africain qui ne serait pas entré dans l'histoire?"
Institutions:
- "Un président au-dessus de la mêlée", "un Premier ministre qui doit affirmer son rôle d'impulsion, de coordination du gouvernement", "des ministres qui ne soient pas aux ordres des conseillers politiques de l'Elysée", "un Parlement pleinement souverain".
Justice:
- Rompre le lien hiérarchique entre le parquet et le pouvoir politique.
Impôts:
- Il a plaidé pour une "augmentation de l'imposition des grosses successions", la "création d'une nouvelle tranche d'impôt en contrepartie de la suppression de l'ISF" et la "suppression du bouclier fiscal".
35 heures:
- Il faut "revenir sur la loi des 35 heures, mais cela suppose une autre conception du travail, associant plus de souplesse, liberté et garanties".
Emploi:
- "Baisser le coût du travail", une "sécurisation des parcours professionnels" et "un pourcentage minimum de moins de 25 ans dans chaque entreprise de plus de 500 salariés"
Retraites:
- "Allonger la durée du temps de travail, aligner public/privé", mais aussi prendre en compte "les carrières longues et discontinues", "la garantie des petites retraites avec une sollicitation réelle des hauts revenus et de ceux du capital"
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