Anne Lauvergeon attaque Nicolas Sarkozy et un "système de clan"
Anne Lauvergeon règle ses comptes avec Nicolas Sarkozy dans une interview à "L'Express" mercredi 11 avril. L'ex-patronne d'Areva ne répond pas à la question : "Serez-vous ministre dans le gouvernement de François Hollande, s'il est élu?"
En tournée de promotion pour son livre ("La femme qui résiste"), l'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon solde ses comptes avec Nicolas Sarkozy dans une interview publiée mercredi 11 avril par "L'Express".
Si "Atomic Anne" reconnaît au président quelques qualités, notamment l'"intuition", elle se livre à des attaques en règle et quelques sous-entendus.
"Un système de bandes et de prébendes"
Parmi les raisons ayant motivé sa non-reconduction à la tête d'Areva, explique l'ex-sherpa de François Mitterrand, ses (mauvaises) relations avec Henri Proglio, patron d'EDF.
"Saura-t-on un jour pourquoi le patron d'EDF a eu ainsi table ouverte à l'Elysée durant tout ce quinquennat?", demande-t-elle, avant d'ajouter : "Regardez encore, la semaine dernière, les résultats de l'appel d'offres de l'Etat pour 10 milliards d'euros dans l'éolien offshore."
les intérêts d'un clan
Anne Lauvergeon énumére les "erreurs graves" commises selon elle par Nicolas Sarkozy.
Parmi celles-ci : avoir laissé "s'organiser un système de clan, de bandes et de prébendes. Ce système a fait la promotion d'un nucléaire bas de gamme à l'international et proposé de transférer nos droits de propriété intellectuelle mondiaux aux... Chinois, et de vendre du nucléaire à des pays où ce n'est pas raisonnable."
Elle a rappelé que le chef de l'Etat avait tenté notamment de vendre une centrale à la Libye du colonel Kadhafi. Selon elle, '"après 2007, toute stratégie cohérente a disparu au profit du court terme et des intérêts d'un clan. Et des intermédiaires !"
"Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant".
La présidente du conseil de surveillance de Libération affirme aussi avoir refusé en 2007 d'être ministre de Nicolas Sarkozy ...mais elle ne répond pas à la question de savoir si elle sera ministre de François Hollande s'il est élu.
Elle reproche enfin à Nicolas Sarkozy de "place tout sur le terrain de l'affectif". Et de citer l'Ecclesiaste : "Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant".
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