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"Amis pédophiles, à demain !" : quand Nicolas Sarkozy passe un savon aux journalistes

En marge du sommet de Lisbonne, le président de la République a rudement apostrophé la presse, à propos de la couverture de l'affaire Karachi. Il accuse les journalistes de diffuser des "insinuations" sans preuve sur son implication dans cette affaire. Apparemment en colère, il s'est lancé dans une démonstration par l'absurde en accusant sans fondement l'un des journalistes présents d'être pédophile.
Article rédigé par franceinfo
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Où s'arrête le coup de sang et où commence le coup de pression sur le travail des journalistes ? Difficile de faire la part des choses avec Nicolas Sarkozy, un président dont les relations avec la presse feront sans doute le bonheur de nombreux thésards en sciences politiques ou en histoire.

Dernier exemple en date du permanent “je t'aime, moi non plus” du chef de l'Etat avec les journalistes, le “savon”, passé à Lisbonne vendredi soir aux reporters médusés, qui venaient couvrir le sommet de l'Otan. Le retrait d'Afghanistan ou le bouclier antimissile n'était pas cette fois le sujet dont il souhaitait s'entretenir. Il s'agissait de l'affaire Karachi.

Il reproche à la presse de le mettre en cause sans preuve dans ce dossier, sur la base de présomptions et de “convictions” . “On est dans un monde de fous”, a-t-il déploré. “Il n'y a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétrocommissions sur des sous-marins au Pakistan, c'est incroyable”, poursuit-il.

Pour appuyer son propos, se lance dans une démonstration par l'absurde et apostrophe un des journalistes présents : “Et vous, j'ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile... Qui me l'a dit ? J'en ai l'intime conviction (...) Pouvez-vous vous justifier?” Apparemment en colère, il emploie le mot à plusieurs reprises, avant de s'éclipser en lançant : “Amis pédophiles, à demain !”, à l'adresse des correspondants qu'il allait retrouver samedi pour une conférence de presse, officielle cette fois, où il ne devait être question que de diplomatie.

Grégoire Lecalot, avec agences

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