Ami devenu gênant, Hortefeux sort du gouvernement
Il n'avait pas été question de lui, pendant l'allocution télévisée de Nicolas Sarkozy, hier soir. Le président de la République s'était borné à indiquer que le ministère de l'Intérieur (et de l'Immigration) était désormais sous les ordres de Claude Guéant.
Il a fallu attendre ce matin pour apprendre, par la voix du Premier ministre François Fillon, les nouvelles fonctions de Brice Hortefeux : il devient le conseiller politique de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la préparation de la campagne présidentielle de 2012.
Mais la bonne explication se trouve peut-être ailleurs : il a cumulé les casseroles en 2010.
La première date de juin dernier, lorsqu'il a été condamné à 750 euros d’amende et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale lors d’une conversation en 2009 avec un militant UMP d’origine maghrébine. Il avait déclaré à son propos : “Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes”. L'affaire avait fait grand bruit, poussant l'opposition à demander sa démission.
Sa deuxième condamnation a été prononcée il y a à peine trois mois, pour "atteinte à la présomption d'innocence". L'ex-ministre de l'Intérieur avait dû s'acquitter de 3.000 euros de frais de procédure et d'une amende d'un euro symbolique de dommages et intérêts à verser à David Sénat. L'ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie était visé par Brice Hortefeux pour des fuites dans l’affaire Woerth/Bettencourt.
Cette fois, c'est Benoît Hamon, le porte-parole du PS, mais aussi Daniel Garrigue, porte-parole du mouvement de Dominique de Villepin, qui avaient réclamé sa démission.
Plusieurs gaffes en décembre
Le même mois, Brice Hortefeux a également cumulé deux petites phrases qui ont suscité la polémique.
Il y a d'abord eu l'épisode neigeux en Ile-de-France dans la soirée du 8 décembre. L'ex-ministre de l'Intérieur avait déclaré qu'il n'y avait pas de "pagaille" sur les routes, alors que de nombreux automobilistes avaient dû passer la nuit dans leur voiture.
Puis le 14 décembre, Brice Hortefeux avait commenté la condamnation de sept policiers en considérant le jugement du tribunal de Bobigny "disproportionné" . Alors que ses propos avaient suscité un tollé, le lendemain, il avait déclaré : “Je les confirme, je les revendique et je les assume”.
Violaine Jaussent
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.