Le frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône a quitté la maison d'arrêt mercredi après-midi. Le juge d'instruction Charles Duchaine, qui a accepté une demande déposée vendredi par la défense, a assujetti sa décision au versement d'une caution de 300.000 euros. Alexandre Guérini est au coeur d'une enquête sur des marchés publics.Le contrôle judiciaire de l'homme d'affaires marseillais prévoit également l'obligation de remise de passeport et l'interdiction d'entrer en contact avec les autres personnesmises en examen dans ce dossier.Mis en examen pour abus de biens sociaux, détournement de fonds et de biens publics, recel, corruption active, trafic d'influence et détention de munitions, Alexandre Guérini est présenté comme le donneur d'ordres dans la mise en place d'un présumé système occulte de surfacturation et de trafic d'influence dans l'attribution de certains marchés de la région.Ses liens de parenté avec Jean-Noël Guérini, l'homme fort du Parti socialiste local, par ailleurs sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, jette le trouble au sein du PS. Ses dirigeants sont même divisés sur le dossier.Le PS investigueMi mars, le député socialiste Arnaud Montebourg a jeté un pavé dans la mare en divulguant un rapport accablant pour Jean-Noël Guérini, accusant de "dérives" la fédération PS des Bouches-du-Rhône. "Ce dossier de preuves comporte 44 pièces, soit au total 174 pages, 20 témoins et un enregistrement audio", avait précisé Me Christian Charrière-Bournazel, l'avocat du député dans un communiqué.Depuis, le PS a mis en place une commission d'enquête interne sur le fonctionnement de sa fédération des Bouches-du-Rhône, présidée par l'ancien ministre Alain Richard. Ses conclusions sont attendues avant le 20 juin.