Alain Juppé (UMP) a plaidé dimanche pour un "changement assez profond" d'équipe gouvernementale pour gagner en 2012
"Ce n'est pas simplement un problème d'homme. C'est un problème de méthode et de feuille de route", a précisé l'ancien Premier ministre, qui s'est dit "presque prêt à signer" (François Baroin, Bruno Le Maire, Jean-François Copé et Christian Jacob).
Alain Juppé n'a pas exclu lui-même de revenir au gouvernement.
"Le président de la République ne m'a rien proposé, je ne lui ai rien demandé", a-t-il affirmé au "Grand Jury" RTL/LCI/Le Figaro. Mais "s'il y a une nouvelle feuille de route, une nouvelle équipe...pour gagner...ben oui pourquoi pas", a-t-il répondu à la question de savoir s'il pourrait entrer au gouvernement lors du prochain remaniement prévu cet automne.
Evoquant la présidentielle de 2012, le maire de Bordeaux a estimé que "ce n'est pas gagné". "Vu d'aujourd'hui, la bataille va être difficile. Il ne faut pas se payer de mots, le président, le gouvernement, la majorité ont perdu la confiance d'une partie de notre électorat", a-t-il estimé.
"Nous avons besoin d'un changement assez profond. D'ailleurs, le président en est conscient, puisqu'il a annoncé suffisamment à l'avance un remaniement ministériel", a remarqué Alain Juppé.
Les quatre chiraquiens (François Baroin, Bruno Le Maire, Jean-François Copé et Christian Jacob) "disent qu'il faut un gouvernement resserré, un gouvernement qui gouverne. Le président ne peut pas être en première ligne sur tout", a-t-il ajouté.
Contre la déchéance de nationalité
Il s'est démarqué par ailleurs du chef de l'Etat en se prononçant contre l'élargissement de la déchéance de nationalité aux Français d'origine étrangère auteurs de meurtres de policiers.
"Déchoir quelqu'un de sa nationalité est un acte extrêmement grave. Faisons appliquer les lois pour tout le monde. Est-ce plus grave de tuer un policier quand on est Français, Breton, depuis X générations, ou que lorsque l'on est de la deuxième génération maghrébine?", a-t-il demandé.
"Faut-il surmédiatiser" les questions de sécurité ?
Concernant la sécurité, M. Juppé a estimé que c'était "un vrai problème" et que la majorité avait "fait de bonnes choses". Mais, a-t-il ajouté: "faut-il pour autant surmédiatiser ce problème? Donner l'impression que l'on s'en sert pour repiquer des voix sur l'extrême droite? Je n'en suis pas sûr".
"Pourquoi en rajouter dans la production législative? Tous les matins on nous annonce une nouvelle loi sécuritaire. Appliquons celles qui existent", a-t-il lancé.
L'ancien Premier ministre s'est néanmoins désolidarisé de son "ami" Dominique de Villepin, qui a parlé d'une "tache de honte sur notre drapeau" en commentant les récentes décisions sécuritaires du gouvernement: "C'est de l'outrance. Mais enfin, c'est son tempérament", a-t-il dit.
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