Cet article date de plus de treize ans.

Alain Juppé fait parler de lui, les Verts tentent de se faire entendre

C’est la petite phrase qui fait beaucoup réagir ce matin. Invité de l’émission Des paroles et des actes hier soir sur France 2, Alain Juppé a assuré Nicolas Sarkozy de son soutien sans faille pour la présidentielle de 2012... "s’il est candidat". Alain Juppé y croit, oui. Mais il croit aussi en lui… _ Au sommaire également : les écologistes qui veulent surfer sur les sénatoriales pour faire décoller la campagne d'Eva Joly. Mais quand la machine socialiste se met en marche, les verts patinent.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Radio France © France Info)

L’ancien dauphin de Jacques Chirac reste un présidentiable incontournable

Dans les années 80, Jacques Chirac l’appelait le meilleur d’entre nous. Alain Juppé est toujours quelqu’un de respecté à droite. Et quand la droite vacille, que Nicolas Sarkozy reste scotché au planché des sondages, Alain Juppé pourrait apparaître comme un recours. Il a la stature d’un candidat à l’Elysée, mais il est aussi loyal. Structurellement loyal, selon Jean-Pierre Raffarin. C’est tout ce que veut retenir le ministre très sarkozyste Laurent Wauquiez : " Alain Juppé ne s’est pas posé comme recours, il s’est posé comme soutien ".

Oui mais quand même, Alain Juppé ne nie pas qu’il à la carrure pour le rôle. Ni qu’il a nourri cette envie. Justement, plus il a la carrure, plus il soutient Nicolas Sarkozy, et mieux c’est pour Nicolas Sarkozy, selon un autre supporter du président, le sénateur Roger Karouchi, qui estime que " ça renforce la crédibilité et la légitimité de Nicolas Sarkozy ".

Et puis, si ça va mal dans la majorité, ce n’est pas que de la faute de Nicolas Sarkozy, sermonne la toute récente sénatrice, Chantal Jouanno. "Cinq en pour faire des réformes, c’est trop court", souligne-t-elle en réponse aux critiques visant l’action du gouvernement. Et deuxièmement Nicolas Sarkozy " me rassure plus que les autres sur la situation de crise ", ajoute-t-elle.

" Il n’y a pas l’ombre du débat d’une ambigüité dans les propos d’Alain Juppé hier soir "
_ Benoist Apparu, invité de Tous en Campagne

Pour le secrétaire d'Etat au Logement aussi, le message d’Alain Juppé a été très clair. Il soutiendra Nicolas Sarkozy en 2012. Et "comme nous tous", il est "convaincu" qu’il le sera. " Il n’y a pas l’ombre du débat d’une ambigüité dans les propos d’Alain Juppé hier soir ", a tranché Benoist Apparu ce matin sur France info. Et "nous sommes tous convaincu que Nicolas Sarkozy sera candidat", a-t-il poursuivi. Parce qu’il est "notre candidat naturel et légitime", affirme le secrétaire d’Etat au logement, et c’est Nicolas Sarkozy "qui a le plus de chance de mener le combat victorieux pour 2012". Reste que le chef de l’Etat n’a toujours pas dit officiellement s’il briguait un nouveau mandat. Et tant qu’il ne l’aura pas fait, "il reste évidemment une question", concède Benoist Apparu, qui utilise le "nous" de la majorité pour lancer un appel au Président : "nous souhaitons qu’il le soit".

Quand la machine socialiste se met en marche, les verts patinent

En fin de matinée, Eva Joly et Cécile Duflot ont rendez-vous avec les Grünen, les écologistes allemands, à l'Assemblée nationale. Et les écologistes français veulent faire comme eux : réussir à s'installer durablement dans le paysage politique français. "Les écolos, ça commence à bien faire", doivent penser secrètement certains socialistes. Europe Ecologie-Les Verts enregistre depuis trois ans de très bons résultats électoraux, s'installe tranquillement sur la scène institutionnel. Au Sénat, le mouvement a désormais 10 sénateurs, contre 4 auparavant. De quoi créer un groupe. Le principal allié du PS est donc sur le point de devenir un parti dit de gouvernement.

Un accord pour les législatives pourrait être conclu en novembre avec le PS sur la base de 80 circonscriptions réservées aux Verts. Des succès qui devraient aider la candidate à la présidentielle, Eva Joly. Mais paradoxalement sa campagne patine. Sale période. La primaire du PS occupe tout l'espace. Les sondages restent médiocres, entre 4 et 8% des intentions de vote.

Pour donner un second souffle à sa campagne, Eva Joly compte sur un déplacement fin octobre au Japon. La catastrophe nucléaire de Fukushima reviendra de plein fouet dans le débat français. Mais en interne ça comme à coincer. Les partisans de Nicolas Hulot s'inquiètent de la tournure des évènements. Cela dit, il y a quand même un élément porteur, estime notamment Sergio Coronado, le directeur de la campagne d'Eva Joly, c'est le climat actuel pourri par les affaires.

Un dernier souci pour Eva Joly, le peu d'enthousiasme et de soutien de la part de Nicolas Hulot. Il voit Jean-Louis Borloo qui rêve de le prendre dans ses filets centristes mais assure ses amis Verts qu'il prendra part à la campagne d'Eva Joly en 2012 sans plus de précision sur la date. Janvier, Février, deux jours avant le premier tour ? Rien n'est tranché sur la façon dont il va s'engager auprès de l'ex-magistrate.

  • Agenda : Dimanche soir, Eva Joly sera l'invitée de Radio France Politique, une émission à suivre en direct sur le site de France info à partir de 18h10.

    Marie-Eve Malouines et Germain Treille
    Une chronique présentée par Mathilde Munos
    Préparée avec Charlotte Coblenz
    _ Page web : Cécile Mimaut

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.