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Afghanistan : le débat s'annonce houleux au Parlement

C'est un débat sans vote, mais qui ne manquera pas de provoquer de vifs échanges : la gauche entend en effet manifester sa totale opposition au renforcement de la présence militaire française en Afghanistan. Une décision annoncée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy lors d'un discours à Londres.
Article rédigé par franceinfo
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Faut-il, ou non, renforcer la présence militaire de la France dans un Afganistan en guerre ? Et cette décision peut-elle se prendre sans que les parlementaires français n'aient fait part de leur assentiment par un vote ?
_ À cette double question, la gauche répond non. Et a bien l'intention de le dire, lors des débats organisés cet après-midi à l'Assemblée Nationale puis au Sénat.

Des débats organisés in extremis, à la veille du sommet de l'OTAN où la France devrait confirmer l'envoi de 1000 hommes supplémentaires sur le sol afghan. Une décision annoncée par Nicolas Sarkozy devant le Parlement britannique la semaine dernière. Devant les protestations des parlementaires français - de droite comme de gauche - le chef de l'État avait promis un débat. Mais un débat sans vote.

Les députés socialistes vont déposer une motion de censure

"Un débat sans vote n'a pas de sens", affirme le député PS
Henri Emmanuelli. "Le Parlement est élu pour contrôler et décider, et pas pour organiser des causeries".
_ Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a décidé de déposer une motion de censure "en raison de ce changement complet de
stratégie (en Afghanistan) et pour protester contre la politique
économique et sociale du gouvernement".

"Il n'y a jamais eu de vote dans notre pays sur l'envoi de forces", a
soutenu de son côté François Fillon. "Je n'ai jamais vu François Mitterrand demander
l'autorisation du Parlement pour envoyer des forces". Faux, répond le PS, qui rappelle le vote
qui avait précédé l'implication de l'armée française dans la
guerre du Golfe, en 1991.

Au-delà de la procédure, les élus s'inquiètent de la
stratégie à adopter en Afghanistan, théâtre de combats
incessants, surtout dans le Sud.

Outre le PS, l'envoi de renforts est dénoncé par les communistes, le Front national et certains députés souverainistes.

Céline Asselot, avec agences

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