Le groupe UMP du Sénat soupçonné de détournement de fonds publics
Selon Mediapart, plusieurs poids lourds de la droite comme Jean-Claude Gaudin ou Gérard Longuet sont concernés.
Une affaire qui tombe mal pour la droite. A quinze jours des sénatoriales, Mediapart affirme lundi 15 septembre qu'une association "fantoche" a alimenté les comptes personnels de plusieurs sénateurs UMP. Le site d'information assure que la justice enquête sur de possibles faits de "détournements de fonds publics", d'"abus de confiance" et de "blanchiment" et met en cause plusieurs poids lourds de la droite. Francetv info décrypte cette affaire.
De quoi s'agit-il ?
Selon Mediapart, une partie des millions d'euros donnés par le Sénat à l'UMP (comme aux autres groupes) pour financer les travaux parlementaires "a fuité sur les comptes personnels de sénateurs UMP", en transitant par une association-écran, l'Union républicaine du Sénat (URS).
L'argent aurait ensuite "été redistribué à certains de ses membres sous forme de chèques ou d'espèces, sans aucune contrepartie connue".
Qui est concerné ?
Mediapart cite le maire de Marseille (Bouches-du-Rhône) Jean-Claude Gaudin, qui aurait "encaissé 24 000 euros en six chèques", le maire de Toulon (Var) Hubert Falco ("12 400 euros"), René Garrec, membre du comité de déontologie parlementaire du Sénat ("12 000 euros en trois chèques"), ou Gérard Longuet (2 000 euros).
Mediapart précise aussi que "112 000 euros d'espèce en liquide ont été retirés des caisses de l'URS par le secrétaire de l'association en deux ans". Une somme dont la police essaie d'identifier les bénéficiaires.
Face à ces accusations, l'UMP semble botter en touche. "On se réfugie derrière l'article 4 de la Constitution, qui prévoit que les groupes parlementaires 'exercent leur activité librement'", rapporte Mediapart.
Où en est l'enquête ?
Les sénateurs UMP qui auraient touché des chèques de l'URS devraient être "auditionnés en rafale" d'ici à quelques semaines, précise Mediapart, "dans le cadre d'une information judiciaire ouverte sur de possibles faits de détournements de fonds publics, d'abus de confiance et de blanchiment" confiée aux juges d'instruction René Cros et Emmanuelle Legrand.
Le Parisien, qui révélait en mai cette enquête de la justice sur les sénateurs UMP, évoquait de son côté une autre association, "le Cercle de réflexion et d'études sur les problèmes internationaux" (Crespi).
Le quotidien évaluait alors "les détournements de fonds (...) à près de 400 000 euros, en l'espace de deux ans". Le donneur d'ordre de plusieurs versements suspects, Jean-Claude Carle, sénateur UMP de Haute-Savoie et trésorier du groupe, "a été auditionné librement par les enquêteurs au mois de septembre 2013".
C'est la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, qui a donné l'alerte et envoyé un rapport au procureur de la République de Paris après avoir repéré des flux financiers suspects.
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