Affaire Bygmalion : ce qui est reproché à Nicolas Sarkozy, résumé en dix gifs animés
Le juge Serge Tournaire a ordonné, le 3 février, le renvoi en correctionnelle de l'ancien chef de l'Etat sur ses dépenses de campagne pour la présidentielle de 2012 et les fausses factures de la société Bygmalion.
Y-aura-t-il un procès de l'affaire Bygmalion ? Le juge Serge Tournaire a ordonné le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy et de treize autres protagonistes, a-t-on appris mardi 7 février, dans l'enquête sur ses dépenses de campagne lors de la présidentielle de 2012, et les fausses factures de la société Bygmalion. Mais le président de la République a très vite annoncé qu'il ferait appel de ce renvoi.
>> DIRECT. Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy va faire appel de son renvoi en correctionnelle
Nicolas Sarkozy est renvoyé en procès pour financement illégal de campagne électorale, le juge lui reprochant d'avoir dépassé sciemment le plafond des dépenses électorales, alors fixé à 22,5 millions d'euros. Une affaire complexe, dont franceinfo vous résume les grandes étapes en dix gifs animés.
1En 2012, Sarkozy multiplie les meetings grandioses
Lorsque Nicolas Sarkozy se déclare candidat, en février 2012, il ne lui reste que trois mois pour combler son immense retard dans les sondages. Il choisit alors de mener une campagne tambour battant, avec pas moins de 44 meetings, dont certains grandioses, comme ceux de Villepinte (Seine-Saint-Denis), de la Concorde ou du Trocadéro à Paris.
2Les dépenses de la campagne s'envolent
Ces grand-messes ont un coût. Les factures de l'entreprise d'événementiel chargée de les organiser – une filiale de l'agence Bygmalion – s'accumulent. L'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy constate alors que les comptes de campagne sont en train de déraper.
3Un système pour cacher ces dérapages est alors imaginé, mais Sarkozy n'y serait pour rien...
Les dépenses de campagne dérapent. Problème : légalement, un candidat à la présidentielle n'a pas le droit de dépenser plus de 22 millions d'euros. Certains cadres de l'UMP, de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, et de la société Bygmalion, s'accordent alors pour mettre au point un système de fausses factures pour faire supporter le surplus au parti, et non au candidat.
Lorsque l'affaire éclate dans la presse, deux ans plus tard, Nicolas Sarkozy jure qu'il n'était pas au courant de ce petit arrangement, voire qu'il n'y a jamais eu de dépassement.
4... Jean-François Copé non plus
Le secrétaire général de l'UMP est alors en première ligne, sommé de s'expliquer. Jean-François Copé l'assure : lui non plus n'a été tenu au courant de rien.
5Mais la presse fait de nouvelles révélations
Chaque jour ou presque apporte son lot de révélations. La position de Jean-François Copé, et celle de son directeur de cabinet, Jérôme Lavrilleux, apparaît de plus en plus fragilisée.
6Jérôme Lavrilleux, en larmes, passe aux aveux
Après de nouvelles révélations, le 26 mai 2014, Jérôme Lavrilleux — à la fois plus proche collaborateur de Jean-François Copé, et directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy — avoue sur BFMTV, la gorge nouée, qu'il y a eu un "dérapage" durant la campagne de 2012. Et reconnaît aussi la mise en place d'un système illicite. "Des factures présentées à l'UMP correspondaient à des dépenses faites pour la campagne", assure-t-il.
7Copé doit démissionner de l'UMP
Après les aveux de son bras-droit, Jean-François Copé ne peut faire autrement que démissionner de la tête de l'UMP. Mais l'intéressé persiste : il ne savait rien de cette affaire avant que la presse n'en parle.
8Et c'est Sarkozy qui revient aux affaires
Le départ de Jean-François Copé donne l'occasion à Nicolas Sarkozy de revenir sur le devant de la scène politique. L'ex-chef de l'Etat se fait élire, en décembre 2014, à la tête de son parti.
9Mais un an plus tard, il est mis en examen...
Ironie du sort : Jean-François Copé, qui a payé un lourd tribut politique, n'a pas été mis en examen lors de son récent passage devant le juge d'instruction, bénéficiant du statut de témoin assisté. A la différence de son successeur, Nicolas Sarkozy, qui a été mis en examen en février 2016 pour financement illégal de campagne électorale.
10... avant d'être renvoyé en correctionnelle
Le parquet de Paris a demandé, début septembre 2016, la tenue d'un procès et le renvoi de Nicolas Sarkozy ainsi que des 13 autres mis en examen. Leurs avocats ont formé des recours, mais tous ont été rejetés par la cour d'appel de Paris, le 15 décembre 2016. Quelques semaines plus tard, le juge Serge Tournaire a donc ordonné le renvoi en procès de l'ex-président de la République et de treize autre protagonistes dans l'enquête. Mais, le deuxième juge saisi, Renaud Van Ruymbeke, ne l'a pas suivi, ce qui permet aux avocats de Nicolas Sarkozy de faire appel. La tenue d'un procès n'est donc pas certaine.
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