"Entrer au gouvernement a été l'erreur de ma vie", confesse Cahuzac

On ne savait presque rien du compte caché de Jérôme Cahuzac. Le mensuel Vanity Fair, qui a consulté les documents bancaires saisis par la justice, publie mercredi 23 avril de nouveaux détails sur le compte qui a provoqué la chute de l'ancien ministre du Budget. Des extraits de l'enquête du magazine étaient disponibles dès mardi sur le site internet. 

Le mensuel a également recueilli les confidences de Jérôme Cahuzac. "Je me suis dit qu'avec un compte en Suisse, je serais tranquille. J'ai été complètement inconscient, raconte-t-il. C'était une énorme connerie." Mais, à ses yeux, le vrai tournant est ailleurs, le jour où il accepte de devenir ministre délégué au Budget. "C'est à ce moment-là que je fous ma vie en l'air, estime-t-il. J'aurais dû répondre non. (...) C'est l'erreur de ma vie".

Francetv info résume les principales révélations sur ce compte enregistré sous le nom de code de "Birdie".

Le montant : 579 000 euros entre 1992 et 2001

Créé le 26 novembre 1992 chez UBS, le compte de Jérôme Cahuzac, qui avait alors quitté ses fonctions au cabinet du ministre de la Santé pour redevenir chirurgien, a été principalement alimenté en deux temps. Neuf versements sont d'abord effectués jusqu'au 13 mai 1993, pour un montant de 2,3 millions de francs (350 000 euros).

Entre avril 2000 et juillet 2001, il alimente une nouvelle fois son compte, à deux reprises, à hauteur de 170 000 euros. Au total, selon le mensuel, 579 000 euros ont été dissimulés sur ce compte, d'abord dans les banques UBS et Reyl & Cie à Genève (Suisse), puis à partir de 2009 chez Julius Baer, à Singapour.

Les recettes : un groupe pharmaceutique et de riches clients du Golfe persique

D'où vient l'argent ? Jérôme Cahuzac explique qu'il s'agit de ses honoraires de chirurgien. Par exemple, les sommes versées entre 2000 et 2001 proviendraient de riches clients du Golfe persique qui ne voulaient payer qu'en liquide. 

L'hebdomadaire révèle également que deux versements de la première tranche (1992-1993) sont le fait d'un groupe pharmaceutique (817 000 francs le 4 janvier 1993, 504 000 francs le 7 mai 1993).

Les dépenses : deux séjours dans les îles

Côté dépense, selon les documents consultés par Vanity Fair, Jérôme Cahuzac n'a utilisé son compte caché qu'à deux reprises, pour un séjour à l'île Maurice en 2004 et un autre aux Seychelles en 2007. Il a finalement rapatrié ses avoirs au printemps 2013, quelques jours avant ses aveux.