Le groupe Hersant Média visé par une enquête pour abus de biens sociaux
Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite d'un signalement du ministre du Redressement productif. Des flux financiers suspects auraient été reperés avant la reprise du groupe par Bernard Tapie.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire visant "des suspicions d'abus de biens sociaux" dans la gestion du groupe Hersant Média (GHM), révèle le quotidien Le Monde, mardi 5 février. Une enquête qui fait suite à un signalement du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, le 10 décembre. Soit plus d'un mois avant la reprise de journaux du GHM – dont La Provence – par l'homme d'affaires Bernard Tapie et les héritiers Hersant.
Quels sont les soupçons qui pèsent sur GHM ?
Les policiers de la brigade financière "vont notamment enquêter sur les flux financiers suspects entre le groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir)", explique Le Monde.
Ces flux seraient de l'ordre de 14 millions d'euros, poursuit le quotidien, qui décrit "le superbe club house du golf et les installations sportives, plusieurs dizaines d'hectares plantés d'essences rares appartenant à la famille Hersant." Autant de biens qui auraient "bénéficié d'aménagements somptuaires, alors que les journaux étaient sur le point de disparaître, en 2012".
Qui est à l'origine de l'enquête ?
Selon Le Monde, c'est le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) qui a indiqué à Arnaud Montebourg l'existence éventuelle d'abus de biens sociaux. Le ministre du Redressement productif a alors adressé un signalement auprès du procureur de Paris "en vertu de l'article 40 du Code pénal qui oblige toute autorité ou tout fonctionnaire qui a connaissance d'un crime ou d'un délit, d'en informer sans délai le procureur de la République", a expliqué une source judiciaire à l'AFP. Le parquet a finalement décidé d'ouvrir une enquête.
Bernard Tapie est-il inquiété ?
L'enquête préliminaire porte sur des faits éventuels qui se seraient déroulés bien avant l'arrivée de Bernard Tapie à la direction du groupe. Il ne serait donc pas directement visé, mais "les circonstances dans lesquelles M. Tapie a pu acquérir GHM intéressent la justice", assurent les auteurs de l'enquête du Monde.
Bernard Tapie est notamment pointé du doigt dans une autre procédure, parlementaire cette fois. A la demande du député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci, candidat déclaré aux municipales à Marseille en 2014, les députés socialistes ont décidé mi-janvier de créer une commission d'enquête. Celle-ci va notamment se pencher sur les mécanismes ayant conduit au rachat par Bernard Tapie des titres de GHM, pour 25 millions d'euros.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.