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Arbitrage Tapie : une escroquerie à 403 millions d'euros ?

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Arbitrage Tapie : une escroquerie à 403 millions d'euros ?
Arbitrage Tapie : une escroquerie à 403 millions d'euros ? Arbitrage Tapie : une escroquerie à 403 millions d'euros ? (FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
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À 76 ans, Bernard Tapie se retrouve à nouveau devant la justice. L'homme d'affaires est jugé pour escroquerie dans l'affaire de l'arbitrage du Crédit lyonnais, il y a onze ans déjà. Il est soupçonné d'avoir exercé des pressions pour obtenir le versement de 403 millions d'euros.

Dans la voiture qui l'emmène lundi 11 mars au tribunal de Paris, Bernard Tapie a les traits tirés, le visage grave. Il s'apprête à vivre le nouvel épisode d'un feuilleton judiciaire qui dure depuis vingt-cinq ans. Au cœur de l'affaire, 403 millions d'euros touchés par Bernard Tapie en 2008, en guise de dommages et intérêts, pour clore le débat Adidas-Crédit lyonnais. Ce dédommagement est-il le fruit d'un jeu de pouvoir ou d'une escroquerie ? C'est la question que doivent trancher les juges. En 2007, Nicolas Sarkozy est élu président de la République. Bernard Tapie, qui l'a soutenu, devient un visiteur régulier de l'Élysée. Selon les archives du palais, il effectue pas moins de 50 visites durant le quinquennat, dont 12 au seul président de la République. Dans leur ordonnance de renvoi, des juges d'instruction écrivent : "À partir de ce moment-là, toute une partie de l'appareil de l'État semblait se mettre au service des visées de l'homme d'affaires". 

Un arbitrage vraiment indépendant ?

Après quinze ans de procédure, le ministère de l'Économie opte finalement pour une issue rapide : l'arbitrage privé. Loin des tribunaux, le litige va être réglé par trois hommes, dont Pierre Estoup, le plus impliqué. Ce magistrat à la retraite censé être indépendant connaît en fait Bernard Tapie et son avocat. En juillet 2008, l'arbitrage rend sa décision : en tant qu'ancien actionnaire du Crédit lyonnais, l'État doit verser près de 400 millions d'euros à Bernard Tapie, dont 45 au titre de préjudice moral. Mais l'arbitrage pose question. Stéphane Richard, le directeur de Christine Lagarde, aurait à l'époque caché des avis défavorables à la procédure. Une enquête est ouverte et Bernard Tapie est convoqué devant les parlementaires. Sa défense ne convainc pas. Il est aujourd'hui poursuivi pour escroquerie et détournement de fonds publics. Quant à Christine Lagarde, elle a été condamnée pour négligences en 2015.

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