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Affaire Tapie : Désir et Bayrou mettent en cause Sarkozy

Le premier secrétaire du PS n'hésite pas à parler "d'affaire d'Etat d'une extrême gravité".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, le 5 mai 2013 lors d'une réunion des jeunes socialistes à Soustons (Landes). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

Cette fois, la hache de guerre est déterrée. Dans deux entretiens à paraître vendredi 31 mai dans Libération, Harlem Désir et François Bayrou mettent en cause Nicolas Sarkozy dans l'affaire de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans le dossier de la vente d'Adidas. Le premier secrétaire du PS n'hésite d'ailleurs pas à parler d'"affaire d'Etat d'une extrême gravité".

Dans l'interview, Désir estime que "les déclarations de l'avocat de Christine Lagarde laissent entendre qu'elle aurait agi différemment si elle avait eu connaissance de certains éléments". "La décision de passer par un arbitrage privé n'a pas pu être prise sans, a minima, que Nicolas Sarkozy ait été mis à l'époque au courant ou bien ait pu donner son aval", ajoute le numéro un du Parti socialiste.

Et d'enfoncer encore le clou : "le responsable de cette décision [le recours à un arbitrage privé] était le premier personnage de l'Etat : Nicolas Sarkozy". "C'est une affaire d'Etat d'une extrême gravité. Compte tenu des sommes en jeu et de l'aberration des décisions prises lorsqu'on connaissait les liens entre Tapie et Sarkozy", ajoute-t-il.

Bayrou également à la charge

La patron du parti majoritaire n'est pas le seul à pointer du doigt la responsabilité de l'Elysée dans le choix de la procédure d'arbitrage, qui a permis à Tapie d'empocher 403 millions d'euros en 2008. François Bayrou, toujours dans Libération, juge qu'il "n'est pas imaginable qu'une affaire de cet ordre soit traitée sans approbation de l'Elysée".

Le patron du MoDem se dit également "frappé que Mme Lagarde déclare que si elle avait eu les informations dont elle dispose aujourd'hui, elle n'aurait pas pris cette décision". Pour lui, en cas de fraude, "l'Etat et la justice doivent alors exiger le remboursement des sommes détournées".

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