Mort d'Yvan Colonna : la famille "attend des explications sur les nombreux manquements", déclare l'un de ses avocats
Me Sylvain Cormier estime qu'il y a eu "au minimum des négligences et peut-être plus grave."
"On attend des explications sur les nombreux manquements qui semblent s'être accumulés", a déclaré mercredi 30 mars sur franceinfo Me Sylvain Cormier, l'un des trois avocats de la famille Colonna alors que le directeur et l'ancienne directrice de la maison centrale d'Arles seront entendus mercredi à 10 heures par la commission des lois de l'Assemblée nationale concernant l'agression mortelle d'Yvan Colonna, le 2 mars dernier.
"Quand je dis 'manquements', en fait, il faudrait dire ces choses absolument improbables, ces choses qui n'auraient jamais dû arriver et qui pourtant sont arrivées en s’accumulant", indique Me Sylvain Cormier. "Par exemple, Yvan Colonna n'aurait jamais dû être laissé seul, en tant que détenu particulièrement signalé, avec un autre détenu particulièrement signalé". La salle de sport dans laquelle s'est produite l'agression de l'indépendantiste corse "aurait dû être ouverte, elle était fermée", assure encore l'avocat de la famille Colonna.
Une maintenance fortuite
Selon les informations de franceinfo, deux caméras de vidéosurveillance étaient installées dans cette salle de sport mais aucun des deux agents chargés de regarder les images n'a vu l'agression. Dans un rapport que franceinfo a pu consulter, le directeur de la prison explique notamment que seule une partie des plus de 280 caméras apparaît sur leurs écrans. "À quoi ça sert de mettre 280 caméras si vous n'avez pas les moniteurs pour visualiser ce qu'elles sont censées filmer ?", s'interroge Me Sylvain Cormier qui n'est "pas du tout convaincu par ces explications."
"Je ne suis même pas sûr que ce soit la vérité, il me paraît impossible qu'il n'y ait pas un défilement des écrans ou des mosaïques."
Me Sylvain Cormierà franceinfo
La direction évoque aussi une opération de maintenance qui avait lieu ce jour-là qui ont nécessité, selon le directeur de la prison, de "débrancher quelques minutes tous les écrans". "Cela fait partie des éléments qui interpellent", réagit Me Sylvain Cormier. "D'autant qu'on sait" que l'agresseur "a tout tenté pour faire croire à un accident. Il appelle les surveillants pour dire qu'il y avait un malaise d'Yvan Colonna, il va aider à donner les premiers soins, en apparence. Il me donne l'impression d'avoir agi comme s’il croyait que les caméras ne fonctionnaient pas. Il y a vraiment des explications convaincantes qu'il va falloir donner, mais je doute que ce soit possible", conclut Me Cormier. Selon lui, il y a eu "au minimum des négligences et peut-être que c'est plus grave que ça."
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