Le procureur Courroye a rejeté jeudi en l'état la demande déposée par la fille de Liliane Bettencourt
La fille de l'héritière de L'Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers avait demandé une saisine d'un juge sous tutelle le 13 juillet pour obtenir la "mise sous protection" de sa mère, dans une lettre de ses avovats à M.Courroye.
Pour ce dernier, il manque un certificat médical sur l'état de santé de la milliardaire.
"Le procureur a indiqué avoir invité le conseil de Madame Françoise Bettencourt à saisir de nouveau le juge des tutelles (...) mais en joignant le certificat médical requis" pour cette procédure, a indiqué le parquet.
Selon une source judiciaire, le procureur avait la possibilité d'ordonner lui-même une expertise dans le cadre de cette demande. Interrogé sur ce point, le parquet a indiqué que la voie "normale" de saisine du juge des tutelles était la saisine directe par le demandeur, le passage par le parquet n'étant que subsidiaire.
Déjà, en 2009, Mme Bettencourt Meyers avait demandé un placement sous tutelle de sa mère en saisissant directement le juge des tutelles de Neuilly-sur-Seine. Ce dernier avait refusé d'ouvrir une telle procédure en raison de l'absence d'expertise médicale de la milliardaire, qui a toujours refusé de se soumettre à un examen par un médecin agréé par la justice.
Liliane Bettencourt pourrait subir une expertise médicale
Pour soutenir leur nouvelle demande, les avocats de Mme Bettencourt-Meyers s'appuyaient sur les enregistrements clandestins entre la milliardaire et son entourage, faisant apparaître des "pressions" ayant conduit Mme Bettencourt "à des actes qui lui sont préjudiciables", selon la lettre au procureur Courroye.
Liliane Bettencourt, "peinée" et "vexée" par cette nouvelle demande de placement sous tutelle avait déclaré, sur France 3 qu'elle veux "bien avoir une expertise médicale" mais "je ne veux pas qu'elle (Françoise Bettencourt-Meyers, ndlr) m'influence. Ma vie c'est ma vie", avait-elle ajouté.
L'héritière de L'Oréal, âgée de 87 ans, a assuré avoir librement consenti à l'artiste François-Marie Banier l'ensemble de ses dons, évalués à un milliard d'euros, niant être "sous la coupe" de l'écrivain-photographe.
La juge du tribunal de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez, qui devait juger ce contentieux début juillet, a renvoyé l'affaire sine die et décidé d'un supplément d'information pour vérifier les éléments révélés par des enregistrements pirates qui pourraient démontrer un éventuel abus de faiblesse.
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