Après le juge Gentil, les journalistes Elkabbach et Darmon menacés de mort
Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1) et Michaël Darmon (i-Télé) ont reçu des lettres accompagnées de balles, signées d'un énigmatique groupe baptisé "Interaction des forces de l'ordre".
Après le juge, les journalistes. Jean-Pierre Elkabbach a annoncé, jeudi 28 mars, avoir reçu des menaces de mort mercredi 20 mars, tout comme son confrère d'i-Télé Michaël Darmon. Jean-Michel Gentil, le magistrat qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt, avait lui aussi reçu un courrier, selon un communiqué du Syndicat de la magistrature. Le parquet antiterroriste doit être saisi de l'enquête, selon les informations du Figaro.
Un énigmatique groupe
Jean-Pierre Elkabbach, journaliste à Europe 1, précise que les missives étaient accompagnées d'une balle de gros calibre, ce qui confirme une information de L'Express, qui publie une copie du document. "La lettre dit : 'cette fois ci, la balle n'est pas chargée. La prochaine fois elle sera chargée'."
Il est reproché à Jean-Pierre Elkabbach d'avoir "des relents antisémites et xénophobes" et à Michaël Darmon d'être un "socialo-communiste". Le premier a porté plainte dès mercredi, mais a refusé une protection policière. Jean-Pierre Elkabbach précise que la direction d'Europe 1 a choisi d'être discrète sur le sujet, afin de "ne pas dramatiser et instrumentaliser une menace de mort, ni encourager ces types qui veulent donner le sentiment que la société française est menacée".
Selon le journaliste d'Europe 1, ces courriers ont été rédigés par le "même groupe" qui a déjà menacé le juge d'instruction Jean-Michel Gentil, après la mise en examen, le 21 mars, de l'ex-président Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt. La lettre est signée du groupe "Interaction des forces de l'ordre" (IFO), le même qui a menacé le juge Gentil, selon Le Monde, qui a consulté le document.
Le juge Gentil soutenu par le Syndicat de la magistrature
Le magistrat qui a mis en examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt a lui aussi reçu une lettre de menaces accompagnées de "cartouches à blanc, le menaçant clairement de mort, lui, ses proches, et les membres du Syndicat de la magistrature dont il ferait partie", explique un communiqué du syndicat. Le parquet de Bordeaux a diligenté une enquête préliminaire, et a saisi la police.
Le syndicat, classé à gauche, lie l'envoi de ce courrier au climat provoqué par les réactions virulentes des proches de l'ancien président à sa mise en examen, dont le député UMP des Yvelines, Henri Guaino. En retour, ce dernier a dénoncé une attaque "insupportable et effrayante", jeudi 28 mars sur BFMTV.
Le syndicat estime de son côté que "la violence des propos de la 'garde rapprochée' de l'ancien président (...) ne peuvent que susciter l'incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l'institution judiciaire et, pour finir, l'insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés de rendre la justice".
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