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"Nous serons toujours à Levallois, ça c'est clair" : sans être candidats, les époux Balkany restent au cœur des municipales

Isabelle et Patrick Balkany ne se représentent pas mais suivent de très près la campagne des municipales à Levallois-Perret.

Article rédigé par Simon Le Baron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Isabelle Balkany à l'hôtel de ville de Levallois-Perret pour la galette des rois, le 11 janvier 2020. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Cette fois, les époux Balkany ne seront pas candidats : ils ont renoncé à briguer un sixième mandat à Levallois-Perret, après leurs condamnations en justice. Mais ils n'ont pas du tout l'intention d'abandonner la politique et suivent de très près la campagne de leurs successeurs désignés, Agnès Pottier-Dumas et David Xavier-Weiss. Il suffit de se rendre au local du Rassemblement pour Levallois, à deux pas de l'Hôtel de Ville. Qui est là, aux côtés du binôme de candidats investis par LR ? Isabelle Balkany en personne, occupée à sélectionner des images d'archives pour le clip de campagne.

"J’ai l’impression de faire la campagne avec mes enfants, mon fils et ma fille, dit-elle en faisant allusion à Agnès Pottier-Dumas et David-Xavier Weiss. Et avec Patrick, aussi, à qui je montre tout !" explique-t-elle. Patrick Balkany, affiché partout sur les murs de la permanence, est incarcéré depuis trois mois maintenant. "Je lui tire tout sur papier, puisque je ne peux pas amener mon portable", explique son épouse Isabelle.

"Tirer les ficelles, ça ne veut strictement rien dire"

Et voilà les barons des Hauts-de-Seine qui vont continuer à tirer les ficelles, disent leurs adversaires. Mais Isabelle Balkany assume : "Tirer les ficelles, ça ne veut strictement rien dire. Nous serons toujours à Levallois, ça c'est clair. On est de Levallois, on est toujours à Levallois, d’ailleurs notre caveau est réservé !"

Maire de Levallois depuis 36 ans presque sans discontinuer, Patrick Balkany, a longtemps fait part de son souhait de se représenter pour un sixième mandat, malgré son incarcération à la prison de la Santé et sa condamnation à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale. Mais lors du procès en appel, le parquet a requis quatre ans de prison contre Patrick Balkany, quatre ans dont deux avec sursis contre sa femme et surtout dix ans d'inéligibilité contre les deux avec "exécution provisoire". Le délibéré est prévu pour le 4 mars, soit onze jours avant le premier tour des municipales. Patrick et Isabelle ont donc jeté l'éponge.

"Je ne serais pas une femme de paille"

La tête de liste Agnès Pottier-Dumas, 34 ans, est l'ancienne directrice de cabinet de la mairie. Elle jure qu'elle n'est pas qu'un prête-nom. "Je ne serai pas la femme de paille des Balkany. Bien sûr qu'on va me le dire, et on me le dit déjà. C’est mal me connaître ! J'ai un petit déficit de notoriété à combler et je m'y attelle avec force."

En attendant, Arnaud de Courson, opposant historique des Balkany et candidat divers-droite, ne manque pas de pointer ce "déficit de notoriété" de cette directrice de cabinet propulsée sur le devant de la scène. "On ne vote pas pour des gens qu’on ne connaît pas, même quand il y a quelqu’un que vous appréciez qui vous dit qu’il faut voter pour elle. Je pense que ça va être complexe."

"S'ils l'ont choisie, c'est qu'elle est bien"

Ils ne sont pas très nombreux dans les rues de Levallois-Perret à connaître le nom de l’héritière. "Vous avez dit qu’elle s’appelle comment ?" demande une dame qui assure cependant faire "confiance" aux Balkany. "Si ils l’ont choisie, c’est qu’elle est bien, dit-elle. Oui, ils truandent, mais qui ne truande pas ?" Pour d’autres, "les Balkany, c’est fini. Terminé, on n'en parle plus. Il faut tourner la page." Un récent sondage donnait Patrick Balkany à 44% d'intentions de vote au premier tour. C'était avant qu'il décide de passer la main... à sa manière.

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