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Soupçons de conflits d'intérêt : "Il va falloir qu'Alexis Kohler se justifie", selon l'avocat d'Anticor

L'association anticorruption, qui dénonce les liens entre Alexis Kohler et l'armateur MSC, client important des chantiers navals de Saint-Nazaire, a déposé plainte pour prise illégale d'intérêt et trafic d'influence.

Article rédigé par franceinfo
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L'association Anticor a déposé plainte pour "prise illégale d'intérêt" et "trafic d'influence" contre l'actuel secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler (ci-contre). (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le parquet national financier a ouvert, lundi 4 juin, une enquête visant le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler. Une plainte pour prise illégale d'intérêt, corruption passive et trafic d'influence a été déposée contre lui par Anticor. L'association dénonce les liens d'Alexis Kohler avec SMC, le deuxième plus gros armateur du monde, qu'il avait rejoint en 2016. L'Élysée dénonce des "soupçons totalement infondés". Pourtant, "il va falloir qu'Alexis Kohler se justifie", répond sur franceinfo Jean-Baptiste Soufron, l'avocat d'Anticor.

Des soupçons de corruption passive

L'association anticorruption s'appuie sur une enquête de Médiapart pour le dépôt de cette plainte. "Depuis 2010, Alexis Kohler a eu plusieurs positions au sein de l'État et au sein d'entreprises dans lesquelles il avait des intérêts croisés avec ceux de la société de sa famille, la société suisse MSC, le principal client des chantiers de l'Atlantique dont en 2010 il était devenu membre du conseil d'administration", a expliqué Jean-Baptiste Soufron. 

"Ce qu'on lui reproche c'est d'avoir été dans cette situation, puis ensuite d'avoir dû prendre des décisions qui impactaient cette société. Vous avez des gens partout qui doivent éviter de se mettre dans ce genre de situation de conflit d'intérêt, faute de quoi ils se retrouvent devant le tribunal correctionnel", a poursuivi l'avocat.

Anticor ne réclame pas la démission d'Alexis Kohler

L'avocat de l'association Anticor regrette qu'Alexis Kohler "ne donne aucun élément et se contente de dire que la commission de déontologie s'est prononcée. On a un peu l'impression d'être devant le Cahuzac d'Emmanuel Macron. Il voudrait qu'on le croie les yeux dans les yeux. Ce n'est pas comme ça que ça se passe", a déclaré Jean-Baptiste Soufron. Cette affaire concerne l'un "des plus hauts fonctionnaires de l'État. Il aurait fallu au minimum avoir des mesures objectives permettant d'expliquer ce qui s'est passé".

L'association Anticor ne demande pas la démission d'Alexis Kohler, et souligne qu'il revient désormais au PNF "de faire ressortir les éléments, de démontrer par les agendas, par les échanges de mails, par les différentes interactions qui ont pu avoir lieu, si les faits sont constitutifs ou pas d'un délit".

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