Affaire Mitterrand : les réactions... en attendant la sienne

Le 26 septembre Frédéric Mitterrand convoque la presse pour réagir à l'arrestation "absolument épouvantable" du cinéaste franco-polonais Roman Polanski en Suisse, sur mandat américain, pour une affaire d'abus sexuels sur une mineure de 13 ans remontant à trente ans. Le Front national embraie aussitôt, il fustige les "ignobles écrits" sur ses expériences de tourisme sexuel avec des "garçons" thaïlandais.

Sur le plateau de l’émission d’Yves Calvi "Mots Croisés" sur France 2, Marine Le Pen insiste en lisant un passage du livre confession du ministre, "La mauvaise vie", publié en 2005. Il y raconte son enfance bourgeoise, la découverte de son homosexualité, ses déceptions amoureuses et son recours à la prostitution masculine notamment en Asie.

L'affaire embarrasse la majorité et le gouvernement.

Le président Nicolas Sarkozy, qui ne s'était pas encore exprimé jeudi sur la polémique, avait jugé ce livre "courageux et talentueux" dans un entretien accordé cet été au Nouvel Observateur. Des proches du président ont pris jeudi la défense de Frédéric Mitterrand, mais le ministre du Travail, Xavier Darcos, a réclamé des explications.

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a estimé que l'on devait d'abord laisser le ministre de la Culture s'exprimer comme il a prévu de le faire. "On a un peu l'impression qu'on a lâché les chiens, que tout est permis et cela me choque profondément", a-t-il dit sur France 3.

A gauche le porte parole du PS Benoit Hamon a qualifié mercredi de "choquant" le livre de M. Mitterrand, dénonçant un "ministre consommateur". "La question maintenant est de savoir si Monsieur Frédéric Mitterrand doit démissionner ou pas" a-t-il ajouté.

Pour Daniel Cohn-Bendit, "L'attaque de Benoît Hamon, c'est minable". L'eurodéputé Europe-Ecologie juge sur leparisien.fr que "le PS est à la remorque du Front national". "Tout le monde parle du livre sans l'avoir lu. Moi je l'ai lu, ce n'est évidemment pas beau ce qu'il y a dedans, c'est un livre terrible. Mais c'est une thérapie publique, c'est courageux de la part de Mitterrand, je respecte sa démarche", explique l'ex-leader de Mai 68 qui a récemment critiqué le soutien du ministre de la Culture au réalisateur Roman Polanski.

Le "ministre d'ouverture" de Nicolas Sarkozy s'exprimera au journal de 20 heures sur TF1, a précisé son service de presse.

Caroline Caldier avec agences