Affaire Cahuzac : premières auditions de la commission d'enquête parlementaire
La commission d'enquête parlementaire entre dans le vif du sujet. Créée fin avril pour enquêter sur le rôle de l'Etat pendant l'affaire Cahuzac, elle mène mardi ses premières auditions.
A 8h45, elle auditionne les journalistes de Mediapart, Edwy Plenel et Fabrice Arfi. Puis à 16h45, ce sera au tour de Michel Gonelle, avocat, ancien opposant politique de Jérôme Cahuzac à Villeneuve-sur-lot, et détenteur de la fameuse bande son qui a provoqué la chute de l'ancien ministre du Budget. Viendra ensuite le tour d'Amélie Verdier, directrice de cabinet de Jérôme Cahuzac à Bercy, qui a conservé ses fonctions auprès de son successeur Bernard Cazeneuve.
> Ces auditions sont retransmises en direct sur le site de l'Assemblée nationale.
Pendant deux mois, tous les protagonistes de cette histoire seront entendus par la commission d'enquête parlementaire. Le principal intéressé, Jérôme Cahuzac lui-même, sera mis sur le grill par ses anciens collègues, à une date indéterminée. Le 5 décembre dernier, il leur avait menti dans l'hémicyle déclarant : "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant, ni avant. " Le week-end dernier il annonçait qu'il ne serait finalement pas candidat à l'élection législative partielle dans son fief.
Valls, Moscovici, Taubira prochainement entendus
Les auditions du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, du ministre de l'Economie Pierre Moscovici et de la ministre de la Justice Christiane Taubira, seront également des moments forts de cette commission d'enquête parlementaire. Leurs dates n'ont pas été fixées. Des hauts fonctionnaires et des magistrats, comme le patron du renseignement intérieur ou le procureur de la République de Paris, seront également entendus.
La commission d'enquête va s'intéresser aux quatre mois qui se sont écoulés entre les premières révélations de Mediapart, le 4 décembre, et les aveux de Jérôme Cahuzac, le 2 avril. Pendant cet intervalle, qu'a fait l'administration ? Que savaient le président de la République et les membres du gouvernement ?
Que savait l'exécutif ?
"Rien " répondait Manuel Valls en avril sur France Info. Quant à son collègue Pierre Moscovici, ancien ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac, il se disait "impatient " de s'expliquer devant la commission, affirmant également n'être au courant de rien. Mais la demande d'assistance administrative envoyée depuis Bercy à Genève en janvier a-t-elle été suffisante ? Et que savait François Hollande ? Il "n'avait pas d'information ", a assuré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Cette commission, demandée par l'Union des démocrates et indépendants de Jean-Louis Borloo, est présidée par Charles de Courson (UDI) et son rapporteur est un socialiste, Alain Claeys. Elle peut mettre au jour des informations et dans de rares cas saisir la justice ; mais elle ne se penchera pas sur le fond de l'affaire, la fraude fiscale, puisque ce volet est entre les mains de la justice.
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