Réforme des retraites : le retour d'Adrien Quatennens n'intervient pas au "bon moment", reconnaît François Ruffin
"Ce n'est pas le bon moment", reconnaît mercredi 8 février sur franceinfo le député La France insoumise (LFI) François Ruffin, en réaction à la toute première intervention d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale depuis sa condamnation pour violences conjugales. Ce dernier a défendu mardi soir deux amendements à la réforme des retraites.
Son retour "est de nature à diviser, dans un moment où on a besoin d'être tous unis (…) pour aller soutenir un mouvement sur les retraites qui est très profondément ancré dans le pays, on n'a pas besoin d'autre chose", regrette François Ruffin.
Plusieurs députées de gauche et de la majorité ont préféré quitter l'hémicycle plutôt que de rester écouter Adrien Quatennens. Des Insoumis, à l'inverse, ont applaudi leur collègue qui siège parmi les non-inscrits depuis sa suspension du groupe LFI. "Je crois que ça n'est pas la majorité", a minimisé l'élu de la Somme.
"Il y a des critiques que je comprends", affirme François Ruffin. En revanche, "il n'y a pas de leçons à recevoir de Renaissance" ni "d'un autre groupe politique", estime-t-il. "On ne pouvait pas faire comme si de rien n'était, comme si son retour était banal, cette réaction a été partagée sur de nombreux bancs, c'est quelque chose qui choque l'opinion publique", a commenté la cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, après les huées venues des bancs de la majorité, quand la parole a été donnée à Adrien Quatennens.
Une "charte nationale" sur les violences sexuelles et sexistes
"Plutôt que de regarder la paille que l'autre a dans son œil, on doit regarder la poutre qu'on a dans le sien", réagit François Ruffin. "Quand on a sur ses bancs Damien Abad", il vaut mieux faire preuve de "modestie", lance-t-il à l'intention d'Aurore Bergé. Le député Renaissance de l'Ain est visé par une enquête préliminaire pour tentative de viol depuis le 28 juin 2022. Elle a précipité son départ du gouvernement, où il était ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées.
François Ruffin propose une "charte nationale" commune aux partis politiques, syndicats et entreprises. Elle définirait "comment on procède" en cas de violences sexuelles et sexistes, que la justice soit passée ou pas. Cette charte s'appliquerait pour les faits de ce genre "internes" mais aussi "externes" à l'organisation concernée. "Ce n'est facile pour aucune institution de se retrouver à gérer ce genre d'histoire-là", estime-t-il.
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