Affaire Adrien Quatennens : "En l'état, il ne peut pas revenir à l'Assemblée", estime Sandrine Rousseau
Céline Quatennens a dénoncé mercredi des violences commises "depuis plusieurs années" par le député La France insoumise. De son côté, Adrien Quatennens "dément catégoriquement" les accusations de violences conjugales répétées.
"En l'état, Adrien Quatennens ne peut pas revenir à l'Assemblée", estime mercredi 23 novembre sur franceinfo Sandrine Rousseau, députée Europe écologiste-Les Verts de Paris, après les nouvelles accusations de son épouse qui dénonce "des violences physiques et morales" depuis "plusieurs années".
"Je crois qu'il faut entendre ce qu'elle dit, ajoute Sandrine Rousseau. Elle dit qu'elle a subi plusieurs épisodes de violences physiques et morales. Cette parole doit être respectée." De son côté le député La France insoumise du Nord, Adrien Quatennens, "dément catégoriquement" les nouvelles accusations de son épouse, indique son avocate, dans un communiqué.
franceinfo : Comment accueillez-vous ces propos de Céline Quatennens ?
Sandrine Rousseau : C'est la première fois qu'on entend sa parole parce que jusqu'à présent, elle ne s'était pas exprimée. Je crois qu'il faut entendre ce qu'elle dit. Elle dit qu'elle a subi plusieurs épisodes de violences physiques et morales. Cette parole doit être respectée et en l'état, il me semble qu'Adrien Quatennens ne peut pas revenir à l'Assemblée.
Adrien Quatennens doit-il démissionner ?
C'est à La France insoumise de prendre cette décision. Mais tant que la justice n'est pas passée, il ne peut plus représenter la nation. On a pour la première fois la parole d'une femme. En France, il y a 200 000 femmes qui subissent des violences conjugales quotidiennement. Il y a un message fort à leur faire passer. Les questions de respect, d'égalité entre les hommes et les femmes, sont importantes aussi bien en période électorale qu'en dehors de ces périodes.
"Ce serait un message fort envoyé à ces femmes que de dire que la nation est de leur côté et que la représentation nationale à l'Assemblée ne minimise pas ces violences."
Sandrine Rousseau, députée EELVà franceinfo
Vous dites qu'il faut entendre la parole de cette femme. Cela veut-il dire que cette parole n'a pas été entendue par La France insoumise ?
On a sa parole dans le cadre d'un communiqué de presse. Cette parole doit non seulement être instruite par la justice mais évidemment respectée en tant que telle. On est tous et toutes très impressionnés par le communiqué de cette femme [Céline Quatennens] et je voudrais saluer son courage et lui dire que sa parole sera toujours respectée et entendue. Il n'y a pas d'autres choses à dire, on te croit, comme on croit toutes les femmes qui parlent de violences conjugales et après on laisse le temps de la justice se faire.
Vous en voulez à Jean-Luc Mélenchon d'avoir voulu son retour à l'Assemblée ?
Non je ne commente pas ça… Dans tous les partis ce sont des affaires qui sont très compliquées. Je dis juste qu'il y a des principes et qu'il y a des valeurs au nom desquelles nous faisons de la politique. Parmi ces principes et ces valeurs, il y a la lutte contre les violences faites aux femmes et ils doivent s'appliquer quoi qu'il se passe.
On assiste à une guerre des communiqués entre les deux époux. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
C'est toujours la même dynamique qui est en cours. Mais ce qui est train de changer dans la société actuellement c'est que cette parole des femmes qui a eu tant de mal à sortir des foyers puisse être entendue par la justice et dans le monde politique. Aujourd'hui un homme politique est redevable de la manière dont il se comporte avec les femmes. C'est bien parce que c'est un pas très important vers l'égalité et le respect.
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