"Abrogation" de la loi Taubira : Sarkozy contesté aussi à l'UMP
Nicolas Sarkozy a évoqué pour la première fois une "abrogation" de la loi Taubira. C'était samedi devant les militants et sympathisants de "Sens commun", un mouvement de l'UMP issu de la Manif pour Tous. Sous la pression de la salle, l'ancien président de la République a finalement parlé d'abrogation à la tribune, avant de proposer l'idée d'un mariage pour les hétéros et d’un autre pour les homos. Une sortie qui n'a pas rencontré un franc succès. Si la gauche l'accuse d'avoir cédé à la frange a plus radicale de l'UMP, la droite n'est pas plus tendre avec l'ancien président de la République.
"Ne pas rouvrir de faux-débats" (Frédéric Lefèvre)
Mis à part sa garde rapprochée du moment et son équipe de campagne dans la course à la présidence du parti, à l'UMP Nicolas Sarkozy a presque fait l'unanimité contre lui. "Les Français attendent d'autres priorités que la ré-écriture de cette loi Taubira", a tweeté Nadine Morano, avant d'ajouter que le président de l'UMP "devra faire voter sur ce sujet".
Les Français attendent d'autres priorités que la réécriture de la loi Taubira. Le nouveau président de l'Ump devra faire voter sur ce sujet
— Nadine Morano (@nadinemorano) <a href="https://twitter.com/nadinemorano/status/533713389185671168">November 15, 2014
Le député-maire de Nice Christian Estrosi qui est le secrétaire général de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, a affirmé que la droite ne devait pas revenir sur le mariage gay si elle retrouvait le pouvoir en 2017. Frédéric Lefèvre de son côté supplie sur son blog la même droite de "ne pas rouvrir de faux-débats". L'ancienne ministre Valérie Pécresse, soutien de Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP, juge enfin que l'abrogation de la loi sur le mariage homosexuel n'est "pas humainement réaliste" et prône une réécriture, tout en admettant ne pas savoir "ce qu'a souhaité dire" l'ancien président.
Et ce lundi matin Nathalie Kosciusko-Morizet qui soutient elle aussi l'ancien chef de l'Etat a assuré sur Europe 1 qu'elle n'était "pas d'accord. Je crois que l'abrogation de la loi Taubira n'est ni souhaitable, ni possible".
De son coté, François Fillon a jugé dimanche impossible l'abrogation de la loi Taubira "pour des raisons juridiques".
En évoquant sous la pression et presque dérision ce mot d'abrogation samedi, Nicolas Sarkozy a même réussi à mécontenter parmi les plus fervents pourfendeurs de la loi Taubira et à donner l'impression sur le sujet d'être le moins convaincu des trois candidats. Mais l'était-il seulement lui-même?
Le mariage entre deux personnes du même sexe est "un acquis et on ne reviendra pas dessus" (Alain Juppé)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.