A Tulle dès 18h 30, la foule savait que François Hollande avait rendez-vous avec l'histoire
C'est aux siens, à Tulle, que le président élu, François Hollande, a réservé ses premiers mots après sa victoire au second de la présidentielle, dimanche 6 mai. Bien avant 20 heures, la foule massée sur la place de la cathédrale avait compris.
Tulle, envoyé spécial. "C‘est un moment historique", affirme un jeune Tulliste, les yeux humides. "C'est exceptionnel", dit un autre. A Tulle, la foule a chaviré à l'annonce télévisée des résultats.
"On a gagné, on a gagné", "François à l'Elysée, François à l'Elysée", a immédiatement scandé la foule réunie sur la place de la cathédrale, dimanche 6 mai à 20 heures. Comme en 1981, une violente averse est tombée sur la préfecture de la Corrèze au moment de l'annonce de la victoire.
L'annonce était pourtant évantée. Pendant plus d'une demi-heure, France 2, diffusé sur l'écran géant, tentait de jouer le suspens, alors que toute la foule connaissait le résultat du scrutin.
Dès 18h 33, les premiers "on a gagné, on a gagné" ont éclaté dans la foule, renseignée par les sondages venus de l'étranger.
Dans la foule, rires et larmes se mélangent. Embrassades, hurlements, sourire, mais aussi larmes d'émotions sont visibles sur les visages tournés vers l'écran géant. Emotions palpable quand Ségolène Royal, très applaudie, exprime sa joie.
"C'est une fierté pour la Corrèze"
A 20h 20, la foule venue nombreuse fêter la victoire à Tulle, on crie "François, on t'attend, François on t'attend". Des retraités venus du Lot ne contiennent pas leur joie. "Du moment que l'autre dégage", dit la femme, assurant que "d'habitude elle parle pas comme ça". Son mari, plus retenu estime que de "toute façon ce sera mieux".
Un militant du PS se réjouit. "Chez nous, dans le Puy-de-Dôme, ça a voté à 74% pour Hollande", dit-il ravi. Des Corrèziennes affichent une mine réjouie. "C'est une fierté pour la Corrèze. Nous, on est de gauche, mais on connaît des gens de droite qui votaient Chirac qui ont voté pour Hollande". D'autres personnes, présentes sur la place de Tulle, affirment être "autant contentes de la victoire de Hollande que de la défaite de Sarkozy".
Pied de nez à Nicolas Sarkozy et à 2007, un café affiche sur la place un "ici, ce n'est pas le Fouquet's, c'est simplement l'Abbaye".
Sur les toits, des membres du GIPN
Un couple se souvient de 1981. "On était à la Bastille, le 10 mai 1981, pour la victoire de Mitterrand. C'est plus familial ici, s'amusent-ils en regardant la taille de la place et la foule bon enfant. Et puis surtout, c'est plus sec", en se souvenant de l'orage qui avait inondé la place parisienne en ce 10 mai.
Ici, la pluie a vite fait place à une éclaircie.
La foule avait commencé à se rassembler vers 16 heures sur la jolie place de la cathédrale de Tulle. Pour l'événement, le soleil avait remplacé la pluie qui n'avait cessé de tomber la veille.
Les techniciens dressaient la tribune, où devait dans la soirée s'exprimer François Hollande, dos à quelques vieilles maisons, un écran géant barrait une des rues d'accès à la place. La foule, entre optimisme et inquiétude, profitait des terrasses ensoleillées, exceptionnellement pleines pour l'occasion.
Dans la foule, on voyait des drapeaux "le changement c'est maintenant" de la campagne Hollande, mais aussi des drapeaux tricolores et du "Front de gauche". Sur les toits, des membres du GIPN (groupement d'intervention de la police nationale) surveillaien discrètement la foule. Mais à Tulle, aucune hostilité à l'encontre du nouveau président.
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