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A Solférino, siège du PS, optimisme et retenue

Optimisme au siège du PS à l'annonce dès premiers résultats, où une réunion du Bureau national s'est tenue vers 19 heures en présence des dirigeants du parti. Un parti déserté par ses cadres dispersés dans leurs circonscriptions.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Martine Aubry avec Laurent Fabius au siège du PS dimanche 10 juin (PM)

Optimisme au siège du PS à l'annonce dès premiers résultats, où une réunion du Bureau national s'est tenue vers 19 heures en présence des dirigeants du parti. Un parti déserté par ses cadres dispersés dans leurs circonscriptions.

19 heures. A la sortie de la reunion du Bureau National du PS qui s'est tenu en présence de quelques dirigeants du parti le mot d'ordre est à l'optimisme et à la mobilisation. "Pas de raison d'être inquiet" résume la ministre George Pau-Langevin, toute heureuse d'annoncer la victoire dès le premier tour de Victorin Lurel, son confrère au gouvernement, avant même l'heure fatitique des 20 heures.

Même tonalité chez Jean-Christophe Cambadélis, élu du XIXème arrondissement de Paris qui affirme que le "2e tour va permettre une clarification. Ce sera simple les électeurs auront à choisir entre le retour de la droite et le changement". Pour Jean-Marie Leguen, canidat à sa réélection dans le 13e arrondissement de Paris "le 2e tour sera meilleur". Il note que cependant que "les quartiers populaires ont moins voté".

Si l'ambiance était plutôt positive au siège du PS, rien à voit avec l'athmosphère qui régnait dans les mêmes locaux lors du premier tour de la présidentielle.

A part la météo pluvieuse, qui semble marquer toutes les soirées électorales, peu de points communs entre la soirée électorale du premier tour des législatives et la soirée du premier tour de la présidentielle au siège du PS, rue de Solférino à Paris.

Ce n'était pas l'ambiance des grands soirs au siège du PS, rue de Solférino à Paris, dimanche soir pour le premier tour des législatives. Les journalistes étaient beaucoup moins nombreux que lors de la présidentielle et le PS était quasi désert en raison de la dispersion des personnalités du parti dans leur circonscription et celle des équipes du PS -service de presse notamment- dans les ministères ou à l'Elysée. Pas de dispositif spécial dans la rue, devant le siège, pas de foule rassemblée, pas d'écran géant.

Avant 20 heures

Dans la salle de presse du PS, une cinquantaine de journalistes et des équipes de télé attendaient, sur fond d'écrans allumés sur Roland Garros la déclaration de Martine Aubry prévue après celle du premier ministre, vers 21-21h30.

Lorsque l'organisation du PS coupe le match Italie-Espagne, plus d'une heure avant les résultats pour mettre une chaîne d'info, quelques journalistes râlent.

Dans la cour, protégée de la pluie par une grande toile, les journalistes et les invités commentaient les sondages publiés en Belgique ou en Suisse et connus via twitter.

A son arrivée, la sénatrice Marie-Noelle Lienemann, confiait à quelques journalistes, sur un ton mi-ironique, mi-désabusé, que la réunion du bureau national du PS allait se terminer sur un "on va nous expliquer qu'on a gagné, qu'il faut dire que..., que la mobilisation...".

A 20 heures

Des membres du MJS (Mouvement des jeunes socialistes) spontanement rassemblés devant les écrans de télé dans la cour du PS, applaudissement lors de l'annonce des résultats sur France 2.

Même enthousiasme à l'annonce des scores de la candidate socialiste qui devance Bayrou ou au score de Nadire Morano, devancé dans sa circonscription. Une mobilisation qui se dégonfle rapidement. La foule des invités et des journalistes étant plus interessée par les écrans de télé que par les manifestations de joie.

Dans la cour du PS, des personnalités du PS font leur job en répondant aux journalistes et en commentant les résultats. Claude Bartolone, qui ne connait pas encore son score en Seine-Saint-Denis -mais qui ne semble guère inquiet- développe les arguments mis au point lors de la réunion du Bureau national. "C'est un bon résultat. Mais c'est un résultat qui peut tout contenir. Cela dépend de la volonté des élécteurs de venir conforter ce résultat. Et cela dépend de la mobilisation des électeurs dans certains quartiers populaires où la participation a été plus basse que dans la moyenne nationale. Le choix c'est soutenir le changement ou venir donner sa voix à ceux qui ne revent que de revanche ».

Le score de Stéphane Le Foll

Parmi les résultats particulièrement salués à Solférino, le score de Stéphane Le Foll, proche de Hollande et ministre de l'agriculture, qui atteindrait les 46%. "C'est énorme", affirme, ravi, Thierry Marchal-Beck, le président des jeunes socialistes qui note que dans cette circonscription "Fillon était élu au 1er tour".

En revanche, Jean-Luc Mélenchon est vivement critiqué. "Merci à Mélenchon pour le score de Marine Le Pen à Hénin Beaumont", note un dirigeant socialiste qui estime que la candidature du président du Front de gauche a valorisé Marine Le Pen. "On ne se parachute pas comme ça dans un territoire. Ce n'est pas comme ça que ça marche"...

En milieu de soirée, l'ambiance se détendait avec une salve d'annonce d'élections au premier tour de personnalités socialistes comme Laurent Fabius ou Delphine Batho.

Peu après 21h30, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, tirait les conclusions de la soirée, appelant "au rassemblement et à la mobilisation" en compagnie de Laurent Fabius, Harlem Désir et Jean-Marc Germain, son directeur de cabinet. Estimant que le vote a été un "signe de confiance au président de la République", Martine Aubry a appelé au désistement entre candidats de gauche.

"Il faut vous déplacer" a-t-elle lancé aux abstentionnistes. "Je compte sur vous le 17 juin".

Rendez-vous est pris.

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