A la tête des Républicains, l'ambitieux M. Wauquiez
Laurent Wauquiez est un droitier qui a commencé au centre, après s'être émancipé de son mentor en politique, le défunt Jacques Barrot, chrétien démocrate et pro-européen. C'est pourtant à lui que l'enfant des beaux quartiers parisiens, énarque et normalien brillant, doit sa circonscription, son implantation en Haute-Loire. Jacques Barrot, qui s'est senti trahi, en aurait pleuré.
Grande fierté d'assumer la présidence des Républicains après la candidature de @NicolasSarkozy . 1/2
— laurent wauquiez (@laurentwauquiez) August 23, 2016
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Certains le comparent volontiers à un jeune "Poutine"
Laurent Wauquiez n'est jamais loin de la "ligne Buisson", border line, notamment quand il se fait rappeler à l'ordre, au printemps, par François Fillon et Jean-Pierre Raffarin, pour ses propos sur l'Europe et les étrangers. Chez les Républicains, certains le comparent volontiers à un jeune "Poutine"... Pas seulement à cause de ses idées, mais aussi de son goût pour la mise en scène. Drogué au jogging comme Nicolas Sarkozy. L'homosexualité ? "Incompatible avec ses valeurs personnelles". Avec sa parka rouge, il était de toutes les manifs contre le mariage pour tous.
Nicolas Sarkozy y trouve son compte
Nicolas Sarkozy laisse donc les clés du parti à un ancien fillonniste : Laurent Wauquiez était l'un des premiers à réclamer l'inventaire, à critiquer les "réformettes" de Nicolas Sarkozy. 2014, choix tactique : il mise sur l'ancien président, le parti en ligne de mire, machine incontournable pour construire la suite, l'après 2017. Nicolas Sarkozy y trouve son compte : le candidat va pouvoir marcher sur deux jambes. François Baroin, le chiraquien, sur sa gauche et Laurent Wauquiez sur sa droite.
Wauquiez veut s'appliquer un "code de conduite" de neutralité
Quel agenda, maintenant ? S'opposer à fond au gouvernement. Après l'attentat de Nice, il appelait déjà Manuel Valls et Bernard Cazeneuve à la démission. Tenir le parti et éviter qu'il ne se déchire pendant la primaire. Laurent Wauquiez veut s'appliquer un "code de conduite" : neutralité au sein du parti. L'affaire commence mal, puisqu'il sera jeudi à Chateaurenard pour le premier meeting du candidat Sarkozy. Ce week-end, participation au campus des Jeunes républicains au Touquet et sa vrai rentrée, rue de Vaugirard, mardi prochain. Peut-être des changements seront opérés du côté des porte-parole car, aujourd'hui, ils sont tous étiquettés sarkozystes.
Deux bases arrières : sa région et le Parti
Pendant deux mois et demi, Laurent Wauquiez va cumuler : lundi en région, mardi / mercredi à Paris, puis région, puis Paris, puis région. Le 27 novembre, le vainqueur de la primaire choisira de le garder ou pas... Un intérim, dont il espère faire un tremplin pour la suite, 2022. Dans le cercle des quadras capables de prendre la relève, il y a ceux qui misent sur leurs régions, Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Xavier Bertrand. A 41 ans, Laurent Wauquiez a désormais deux bases arrières : sa région et le Parti.
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