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A défaut de la région, un point de chute pour Huchon

Jean-Paul Huchon, l'ancien président PS de la région Ile-de-France, 70 ans, a trouvé un nouveau point de chute. Il est charge d'une mission pour Matignon et appelé à prendre la présidence de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières.
Article rédigé par Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jean-Paul Huchon quittant le conseil régional d'Ile-de-France, en décembre 2015. © Pierre Raphaël/SIPA)

Jean-Paul Huchon, bientôt 70 ans, n'est pas à la retraite, au contraire. Ecarté de la tête de liste PS en Ile-de-France, lors des dernières élections régionales (perdues par Claude Bartolone), l'ancien président de la région est, depuis février, chargé par Matignon d’une mission de conseil pour relancer l’attractivité touristique de la France. Et en juillet prochain, il devrait prendre la présidence de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer).

 

Voilà qui ressemble fort à un renvoi d'ascenseur ou à un lot de consolation consenti par l'exécutif, puisque ces nominations dépendent, en dernier ressort, du président de la République. Jean-Paul Huchon temporise. Pas de réaction tant que sa nomination n'est pas officialisée en conseil des ministres.

Mais pour lui, il n'y a là rien de scandaleux... Les transports, c'est un domaine où il s'estime "légitime", dit-il en petit comité. L'ancien président de région explique que François Hollande et Manuel Valls ont peut-être des remords, lui qui estime que s'ils l'avaient laissé faire campagne, le PS aurait gagné l'Ile-de-France... Au lieu de cela, Jean-Paul Huchon, qui aura bientôt 70 ans, devrait donc gagner un poste, rémunéré 148.000 euros bruts par an pendant 6 ans.

Récompenses ou renvois d'ascenseur 

Ce n'est pas nouveau : les autorités indépendantes, l'inspection générale des affaires sociales, servent souvent à recycler ou à remercier les amis politiques.

 

Manuel Valls a déjà nommé deux de ses proches préfets hors cadre, et promu à la cour des comptes l'ancien président de la région Basse-Normandie. Marie-Hélène Aubert, conseillère de François Hollande à l'Elysée, fraîchement récompensée elle aussi, puisqu'elle entre, à 60 ans, à l'administration du développement durable.

 

Récemment, c'est Jean-Louis Debré, 71 ans, qui a quitté le conseil constitutionnel et trouvé un point de chute à la présidence du Conseil supérieur des archives. Ou encore l'ex-cégétiste Thierry Lepaon propulsé à la tête de l'agence contre l'illettrisme.

 

Pratique courante, pratique légale, mais qui éloigne François Hollande de sa promesse d'une République exemplaire.

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