Pays basque et pêche au thon
Cap au Pays basque à présent pour une partie de pêche au thon rouge. Loin des bateaux usines et des chalutiers surpuissants, les petites embarcations traditionnelles résistent.
Affûter les cannes et prendre le large. C'est une pêche ancestrale qu'on pratique sur ce bateau, la pêche au thon rouge. Ici, pas de filets. On travaille à la force des bras.
On met ça pour éviter que le poisson glisse.
Il faut de la force.
Oui. Si c'est des gros.
Ça va être une bonne pêche.
Y'a que le patron qui sait.
Le patron surveille le moindre mouvement au ras de l'eau. Les thons rouges se déplacent en bande.
On voit des carrés s'ils sont là. Là, c'est vide.
Le reste se fait à l'oeil de l'ancien. A 75 ans, cet homme est allé enseigner la pêche à la canne basque jusqu'au Sénégal.
Ça fait 55 ans que je fais ça. Et je travaille encore pour le plaisir.
Pour attraper les gros poissons, il faut d'abord en jeter quelques petits. Soudain, les thons apparaissent enfin. Au bout de ces cannes géantes, des sardines ferrent le poisson. Pour les aider, ces jets d'eau dissimulent les pêcheurs et attirent le thon à la surface. La bataille est dure, les thons font parfois plus de 70 kg. Cette fois, ils n'en pêcheront que 6.
C'est des beaux thons.
Non, c'est petit.
Les mêmes gestes depuis plus de 300 ans.
C'est toujours la tradition, ça a pas évolué.
Le métier est devenu difficile. Menacé de surpêche par les gros chalutiers, le thon rouge est très contrôlé. Il n'a le droit qu'à 18 tonnes, juste de quoi faire vivre son équipage.
C'est de plus en plus dur. Avec tous les quotas, les règles. Les balises.
Une alerte vient d'être lancée. Mais finalement, rien en vue. A défaut, les dauphins nous tiennent compagnie. Il leur reste juste deux mois pour remplir leurs quotas. Malgré la maigre pêche du jour, le retour au port de Saint-Jean-de-Luz se fait sous les yeux des touristes.
Vous savez que ce sont les derniers bateaux.
Oui, malheureusement. Parce qu'on importe du thon d'ailleurs.
C'est important de perpétuer la tradition, ils pêchent a l'ancienne.
Leurs prises sera demain sur les tables des restaurants, vendues entre 20 et 30 euros le kilo. Le prix de la tradition.
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