Exposition : La Pierre sacrée des Māori, au musée du quai Branly – Jacques Chirac, à Paris
C’est l’or vert de Nouvelle-Zélande, pounamu en langue māori, qui est mis à l’honneur au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Conçue par le musée de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa et l’iwi Ngāi Tahu, l’exposition « La Pierre sacrée des Māori » s’exporte à Paris du 23 mai au 1er octobre 2017.
C’est au sud-ouest de l’archipel, dans un territoire protégé, bordé de glaciers et de fjords, que l’on trouve principalement la pierre de jade. Elle repose dans les rivières du Te Wai Pounamu, "les eaux de la pierre verte", région à laquelle il a donné son nom. Matière noble, symbole de force et objet de fascination, cette pierre prestigieuse, érigée au rang de trésor sacré, est au cœur de nombreuses croyances, histoires et légendes du peuple Māori.
L’exposition présente, à travers un parcours en cinq séquences, plus de 200 trésors rares, taillés dans le précieux minéral, dont une collection de 96 pendentifs de forme humaine, de 20 massues courtes, et de quatre "pierres à toucher". Tous sont vecteurs du "mana de leur possesseur", puissance sacrée héritée des dieux et incarnée par les personnages de haut rang.
Une immersion dans la culture riche et vivantedes Māori qui permet de comprendre l’origine du pounamu (composantes, variétés, histoires, mythes, …) ainsi que ses multiples usages, sa solidité remarquable, la beauté de ses ornements, sa préciosité ou encore ses diverses symboliques. L’exposition s’achève sur la présentation d’œuvres en pounamu plus contemporaines, preuve à la fois de la persistance des techniques māori, et de la fascination symbolique exercée par la pierre verte.
Les Māori : une culture vivante
Les Māori sont les premiers habitants d’Aotearoa-Nouvelle-Zélande. Leurs ancêtres, des navigateurs venus du Pacifique, s’aventurèrent il y a près de 800 ans en direction du sud, plus loin que jamais auparavant. Aotearoa, "Long nuage blanc", est le nom qu’ils donnent à cette nouvelle terre. Les premiers habitants durent s’adapter à cet environnement nouveau, doté d’un climat beaucoup plus froid. Au 19e siècle, la colonisation européenne apporta changements et conflits. Aujourd'hui, les Māori ne représentent que 15% de la population d’Aotearoa-Nouvelle-Zélande. Malgré d’importantes inégalités sociales et économiques, les Māori demeurent un peuple à la culture à la fois riche et vivante.
Les origines de la pierre verte
Les Maori considèrent que cette pierre est sacrée, car d’essence divine. Son histoire, telle que la raconte l’iwi (groupe familial) Ngāti Waewa, associe l’origine du pounamu à une belle jeune femme, Waitaiki, transformée en pierre. On rencontre le plus souvent le pounamu dans le lit des rivières. Des fragments sont parfois charriés jusqu’à la mer. Sur le plan géologique, le terme pounamu renvoie à trois types de pierres : la néphrite, la bowénite et la serpentinite. Les Maori le classent en fonction de son apparence : couleur, translucidité et marques.
Une pierre précieuse
Le pounamu combine beaucoup de qualités – dureté extraordinaire, résistance et beauté – auxquelles s’ajoutent un toucher agréable et de très belles propriétés acoustiques. Les premiers Māori ont très tôt reconnu la valeur et les multiples usages possibles du pounamu. La sculpture sur bois a prospéré grâce aux outils fabriqués dans le pounamude qualité supérieure. La beauté des ornements en pounamu rehaussait le prestige de quiconque les portait. Les armes, en particulier les très belles massues courtes en pounamu étaient également célébrées comme symbole de pouvoir, on les offrait parfois en cadeaux pour sceller un traité de paix. Chacun de ces trésors est porteur de mana (ou prestige) : le mana de ceux qui les ont fabriqués, des générations qui les ont utilisés ou portés, et des occasions auxquelles ils ont été associés. Untrésor immuable.
Le proverbe « Ko au te pounamu ko te pounamu ko au » – je suis le pounamu et le pounamu est en moi – révèle le lien immuable entre le pounamu et l’identité Māori. Pour de nombreux Néo-zélandais, même non Māori, cette pierre unique constitue un symbole de l’identité nationale et du lien qui les unit à la terre d’Aotearoa-Nouvelle-Zélande. Les artistes contemporains Māori prennent plaisir à réaliser des œuvres en pounamu : ils puisent leur inspiration dans la contemplation d’objets modernes et traditionnels.
Plus d’information sur le site du musée du quai Branly-Jacques Chirac.
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