Événement : Un état du monde, au Forum des images, du 17 au 26 novembre
Pour sa 9ème édition et pendant dix jours, le festival Un état du monde questionne la géopolitique à travers le cinéma. Avant-premières, masterclass et rencontres, focus sur le cinéma libanais, hommage au réalisateur iranien Mohammad Rasoulof et regard sur le cinéma noir américain.
Créé par le Forum des images, le festival « Un état du monde » interroge les évolutions actuelles de la société en confrontant questions géopolitiques et cinéma contemporain. Films en avant-première, rétrospectives, focus thématiques, débats ou encore exposition se déroulent en présence de nombreux invités français et internationaux.
Cinéma, poésie et politique
Pablo Larraín baigne dans la politique dès son plus jeune âge et n’aura de cesse de compter l’histoire récente de son pays, sa dictature, sans aucun tabou. Avec ses deux récents films, « Jackie » et « Neruda », le cinéaste et producteur chilien a construit peu à peu une œuvre complexe, nourrie de réflexion politique et d’intransigeance. « No », « El Club », « Tony Manero » font partie des films que le réalisateur présente au Forum tandis que sa master class, animée par N.T. Binh, permet de revenir sur l’ensemble de sa carrière.
Le festival inaugure sa 9e édition par une soirée en soutien au grand cinéaste Mohammad Rasoulof. Son film « Un homme intègre », récompensé du prix Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes, est présenté en avant-première. C’est aussi l’occasion pour le public de redécouvrir pendant le festival certains de ses plus beaux films (« Au revoir », « La vie sur l’eau »), qui brossent un portrait esthétique et critique de son pays.
Rappeur militant du groupe La Rumeur et cinéphile, Hamé compose un portrait générationnel et original à travers une sélection de six films qui raconte le monde tel qu’il le perçoit, depuis sa naissance en 1975. Avec son acolyte Ékoué, il passe derrière la caméra pour « Les Derniers Parisiens », chronique sur le Paris d’aujourd’hui à (re)découvrir lors du festival. Cette année le festival organise des apéros géomusicaux, pilotés par le journaliste Juan Massenya, en compagnie d’invités : coup de projecteur sur le rôle contestataire de la musique à travers le monde, un rendez-vous quotidien du lundi 20 au vendredi 24 novembre.
Une série de films dévoilés en avant-première
Le festival poursuit sa volonté de dresser un panorama d’ici et d’ailleurs en sélectionnant huit films en avant-première. Certaines projections seront suivies de débats avec leurs auteurs. Les spectateurs auront l’opportunité de découvrir, notamment, « Jusqu’à la garde » du français Xavier Legrand (récompensé du Prix de la mise en scène et du meilleur premier film à la Mostra de Venise), « La Lune de Jupiter » du hongrois Kornél Mundruczó (sélectionné au Festival de Cannes), « L’Insulte » du libanais Ziad Doueiri, « Western » de l’allemande Valeska Grisebach ou encore « Mariana » de la chilienne Marcela Saïd.
Le cinéma ou la mémoire libanaise
Le Liban tente d’effacer les blessures de son passé tandis que son cinéma cherche à se reconstruire en l’assumant. Cette programmation d’une quinzaine de films croise les regards de réalisatrices frondeuses et guerrières et ceux de cinéastes au regard décalé et incisif. Les projections font l’objet de débat avec les réalisateurs présents. En écho à cette sélection, le Forum des images expose une sélection des planches, dessinées du « Piano Oriental », en présence de sa créatrice Zeina Abirached. Cette auteure talentueuse invite le public à découvrir l’instrument original conçu par son grand-père, lors d’un spectacle musical et dessiné.
Black film matters
Les récentes émeutes aux États-Unis autour du déboulonnage des statues des confédérés ont ravivé un débat qui dure depuis bien longtemps, dont le cinéma s’était déjà emparé. Avec une nouvelle vague de réalisateurs qui s’imposent à Hollywood et les succès de « Get Out » et de « Moonlight » (Oscar du meilleur film), ou même « Creed » de Ryan Coogler, on voit se dessiner un nouveau visage du cinéma contemporain autour de la question noire.
Le festival met aussi en avant une série de documentaires sur l’identité afro-française, dont « Ouvrir la voix » d’Amandine Gay, pour mettre en lumière les femmes noires. Lors d’une conférence, la journaliste Claire Diao, la réalisatrice Caroline Blache et leurs invités questionnent la représentation des noirs dans le cinéma contemporain américain et français.
Plus d’informations et programme complet sur le site du Forum des images
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