Cinéma : "Yao" un film de Philippe Godeau avec Omar Sy, au cinéma le 23 janvier
Invité à Dakar pour son dernier livre, l’auteur français Seydou Tall se rend dans son pays d’origine pour la première fois. Le jeune Yao a bravé 387 kilomètres seul pour rencontrer l’auteur. Seydou comprend qu’en roulant vers le village de l’enfant, il roule aussi vers ses racines.
Extrait d'entretien avec Omar Sy*
Comment avez-vous accueilli ce projet, qui semble dépasser le strict cadre artistique ?
Comme toujours, cela débute par une rencontre. Philippe Godeau est venu me voir avec un premier scénario, que nous avons ensuite nourri l’un et l’autre d’éléments personnels. Il y a une part de nous dans cette histoire, et c’est pourquoi nous sommes très attachés à ce projet. Yao est traversé par la question de la paternité. Nous y évoquons en fi ligrane quels pères nous sommes, l’un et l’autre, et quels pères furent les nôtres. Cela constitue le coeur vibrant du film.
Le film est dédié à Jacques Godeau et Demba Sy, vos pèresrespectifs… Pour la bonne raison qu’ils sont une source d’inspiration pour Philippe Godeau et moi-même. Cette histoire est directement liée à eux deux, et c’est aussi ce qui nous a reliés, Philippe et moi.
Vous êtes acteur et coproducteur du film, ce qui induit un engagement particulier de votre part…
J’avais envie de m’investir pleinement dans ce fi lm et d’accompagner Philippe. C’est la première fois que je m’implique autant dans un projet, du début à la fin de sa conception. C’est en ce sens aussi que j’y suis très attaché.
Vous êtes-vous rendu au Sénégal avant le tournage ?
Non. Cela faisait huit ans que je n’étais pas allé au Sénégal. C’est un pays qui bouge beaucoup, comme le continent africain en général. Nous avons voulu préserver le regard neuf de mon personnage sur ce pays. Ces retrouvailles pour moi étaient comme une découverte, tant il y a eu de changements depuis l’époque où j’y suis allé.
Vous avez une façon très droite de vous tenir sur cette terre sénégalaise. Comme si vous étiez en position d’accueil…
J’étais disponible, en effet. Nous avons considéré que le Sénégal était un acteur et qu’il allait nous guider dans le scénario. Nous étions prêts à accueillir ce qui venait de lui.
Vous êtes-vous nourri de vos échanges avec l’équipe francosénégalaise du film et les habitants que vous rencontriez sur place ?
J’ai pris un plaisir fou à voir l’équipe française découvrir le Sénégal. Je me nourrissais de leur regard à eux pour construire Seydou. C’était incroyable aussi d’observer l’interaction entre les techniciens sénégalais et les techniciens français. La communion qui se mettait en place ou les chocs des cultures qui opéraient étaient très intéressants pour moi : c’était comme si deux parties de moi dialoguaient. J’ai pris beaucoup de plaisir à vivre cette expérience, car je jouais aussi à domicile, d’une certaine manière ! Nous allions dans les villages, j’étais attentif à la manière dont les gens me percevaient là-bas. J’ai fait de belles rencontres. J’ai reçu la bénédiction de plusieurs personnes, ce qui m’importait beaucoup.
*Entretien extrait du dossier de presse de Yao
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