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Cinéma : « La Lune de Jupiter » de Kornél Mundruczó, au cinéma le 22 novembre

Aryan, un jeune migrant, se fait tirer dessus alors qu'il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, il découvre qu'il a le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s'en échappe avec l'aide du Dr Stern qui nourrit le projet d'exploiter son extraordinaire secret.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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La Lune de Jupiter (© PYRAMIDE DISTRIBUTION)

Extrait d’un entretien avec Kornél Mundruczó

Que signifie le titre du film ?

La planète Jupiter a plusieurs lunes, qui ont été découvertes par Galilée, et l‘une d‘elles s‘appelle Europe. Il était important pour moi de considérer ce film comme une histoire européenne, ancrée dans une Europe en crise, notamment en Hongrie. Mais en même temps, j‘avais envie de lui donner des airs de science-fiction contemporaine. Je suis fan de ce genre cinématographique depuis tout petit, et je pense qu‘on a pu s‘en rendre compte dans certains de mes films précédents, comme « White God » ou « Tender Son ». Nous avons aussi creusé la notion d‘étranger, en nous demandant qui est le véritable étranger. Tout est question de point de vue. Jupiter est suffisamment éloignée de nous pour qu‘on puisse se poser de nouvelles questions sur la foi, les miracles, et la différence. 

La Lune de Jupiter (© PYRAMIDE DISTRIBUTION)

Le film est-il futuriste ou se déroule-t-il dans le présent ?

Malheureusement, il ne s‘agit plus du futur. À l‘origine, l‘histoire devait se dérouler dans le futur, mais le temps de trouver des financements pour le film, tout est devenu réalité. Nous avons débattu pendant longtemps sur la question de savoir si le sujet des réfugiés n‘était pas devenu trop actuel. Personnellement, je me méfie des récits idéologiques qui s‘inscrivent dans une actualité brûlante. Je crois davantage en l‘idée d‘un art classique, agissant comme l‘eau sur le béton : elle le ronge et le fait s‘effriter peu à peu. À mes yeux, l‘art fondé sur des faits réels et des opinions politiques est moins intéressant, alors quand nous avons retravaillé le scénario, nous avons tenté de prendre de la distance, au niveau du récit comme du langage du film.

La Lune de Jupiter (© PYRAMIDE DISTRIBUTION)

 Vous avez utilisé plus d’effets spéciaux numériques dans « La Lune de Jupiter » que dans « White God ». Parlez-nous de cette expérience.  

Il n‘y avait presque pas d‘images de synthèse dans « White God ». Nous avons préparé « La Lune de Jupiter » de la même façon. Évidemment, il est difficile de montrer quelqu‘un en train de voler sans utiliser d‘effets spéciaux ! Nous avons dû trouver une solution, car le personnage principal se déplace à trente ou quarante mètres au-dessus du sol dans plusieurs scènes. À mes yeux, les effets spéciaux n‘ont pas la même valeur selon ce qu‘on choisit d‘en faire. Utilisés à bon escient, ils peuvent constituer un immense espace de création. Dans le cas contraire, le résultat fait kitsch et artificiel. Ce film est un mélange de classique et de moderne, tourné en 35 mm. Nous n‘avons eu recours aux effets spéciaux que lorsque nous l’avons jugé nécessaire, toujours en lien avec le réel.

A propos de Kornél Mundruczó

Né en 1975 à Gödöllo (Hongrie), Kornél Mundruczó est réalisateur. « La Lune de Jupiter » est son sixième film.

2002 : « Pleasant Days » (Festival De Locarno, Léopard d’argent)
2005 : « Johanna » (Festival De Cannes, Un Certain Regard)
2008 : « Delta » (Festival de Cannes, Compétition officielle)
2010 : « Tender Son : The Frankenstein Project » (Festival de Cannes, Compétition officielle)
2014 : « White God » (Festival De Cannes, Prix Un Certain Regard)
2017: « La Lune de Jupiter » (Festival de Cannes, Compétition officielle)

Plus d’informations sur le site de Pyramide Distribution

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