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Cinéma : « Alice et le maire » un film de Nicolas Pariser en salles le 2 Octobre

Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

Article rédigé par franceinfo
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Alice et le maire : BAC Films 2019 (Alice et le maire : BAC Films 2019)

Avec Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier- BAC Films Distribution

Extrait d’entretien avec Nicolas Pariser*

Quel était le point de départ du film ?

Nicolas : A l’ origine du film, il y avait l’envie de travailler avec Fabrice Luchini qui est un acteur que j’admire depuis très longtemps. Ensuite, j’ai tendance à accumuler des bouts de projets qui ne me semblent pas suffisants pour faire un film. Je dois en mélanger deux ou même trois pour arriver à imaginer un vrai film. Il y a quelques années, j’avais vu au cinéma le documentaire Le Président de Yves Jeuland qui m’avait donné l’envie de faire un film de fiction sur un président de région haut en couleur qui emmènerait un jeune assistant intello partout avec lui.

J’avais ensuite un autre projet qui racontait l’histoire d’une jeune femme qui ne savait pas quoi faire dans la vie et qui essayait tout un tas de métiers. Elle avait fait Sciences-Po, voulait s’engager en politique, faisait du théâtre, s’essayait au jeûne : elle se cherchait faute d’avoir une vocation. J’ai mélangé ces deux projets mais j’avais l’impression qu’il manquait encore quelque chose. C’est là que j’ai pensé à « L’homme sans qualités » de Robert Musil. L’un des premiers films amateurs que j’ai réalisé quand j’étais étudiant en était une adaptation lointaine. C’est vraiment un livre fondateur pour moi, le livre de mes 25 ans. Musil m’a servi de liant entre ces deux projets. L’idée de « Lyon 2500 », par exemple, dans « Alice et le maire » est un décalque de l’Action Parallèle, manifestation politique qui se révèle être une usine à gaz dans le roman.

Avez-vous dirigé vos acteurs principaux d’une manière particulière ?

Nicolas : De mon point de vue la direction d’acteur n’existe pas. A partir du moment où je choisis Fabrice Luchini, où il y a un texte extrêmement contraignant et qu’il le dit comme le grand acteur qu’il est alors je n’ai pas de direction d’acteur à faire. Pour moi, la direction c’est de lui imposer ce texte-là. Anaïs Demoustier est une actrice extraordinairement douée, je n’ai pas non plus à la diriger. Sa grande force est de parvenir à rendre naturel et habité n’importe quel texte. Mon travail consiste simplement à mettre en place les contraintes et que mes acteurs puissent « vivre » à l’intérieur de celles-ci. 

Alice et le maire : BAC Films 2019 (Alice et le maire : BAC Films 2019)

Le personnage de Luchini est ambigu : il sait qu’il a arrêté de penser contrairement à son milieu mais il ne rompt pas avec celui-ci.

Nicolas : Je n’arrive pas à détester tout à fait les hommes politiques. Je trouve cela stérile de les détester. On peut détester et combattre un système de domination mais mettre ça exclusivement sur les épaules des hommes politiques, ça me parait absurde. Donc je ne voulais surtout pas présenter un homme politique qui serait condamnable simplement parce qu’il fait ce métier. Pour autant je ne voulais pas non plus être complaisant et qu’on se dise « il fait de son mieux ! », il ne fallait pas sous-estimer le fiasco auquel il participe. C’était un équilibre difficile à trouver.

*entretien issu du dossier de presse

Plus d’informations sur le site de BAC Films

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