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Médias : Beau séjour, la série événement de Nathalie Basteyns et Kaat Beels

Kato, qui s'est réveillée amnésique dans une chambre d'hôtel, réalise qu'elle a été assassinée. Elle va mener l’enquête pour découvrir qui l’a tuée. 
A (re)découvrir en DVD et en VOD sur le site d'Arte.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Beau Séjour (Demensen)

Extraits de l’entretien avec les créatrices, Nathalie Basteyns et Kaat Beels


Comment l'idée de cette série vous est-elle venue ?

Nathalie Basteyns : L'histoire est partie de la découverte de cet hôtel Beau Séjour début de siècle, dans le Limbourg, dont mon père appréciait l'atmosphère surannée. Il m'y a emmenée un jour et je suis tombée amoureuse du lieu, que j'ai montré à Kaat quelques mois plus tard.
Kaat Beels : Quand j'ai visité l'hôtel avec Nathalie, j'ai immédiatement pensé qu'il constituerait un fabuleux décor pour un film ou une série. Nous avons commencé à réfléchir à une histoire de meurtre, puis, lors d'un brainstorming avec des scénaristes, l'idée d'une adolescente qui enquête sur son propre assassinat s'est imposée.

Comment avez-vous abordé ce personnage ?

K. B. : Nous avons imaginé ce que ressentirait une jeune fille qui doit faire face à son décès et assiste au deuil de ses proches. Elle peut toucher sa mère, mais celle-ci ne le sent pas. Elle éprouve donc une grande solitude, l'impression d'être enfermée à l'extérieur du monde. Toutefois, malgré sa tristesse, Kato ne se questionne pas sur le sens de la vie et de la mort, elle est animée par la volonté d'identifier son meurtrier, de comprendre pourquoi cinq personnes de son entourage la voient toujours, afin de trouver une certaine paix et de pouvoir dire au revoir à ceux qu'elle aime.

Pourquoi avoir implanté l'intrigue dans une petite communauté rurale flamande où tous se connaissent ?

K. B. : Nous voulions dire quelque chose de la condition humaine à travers ces personnages qui se retrouvent soudainement confrontés à un problème bien plus vaste que leurs petites contrariétés. Nous avons beaucoup travaillé sur la manière de s'habiller, de parler, de vivre de chacun, car il était important pour nous que nos personnages soient de chair et de sang et que l'on perçoive, sous la surface de leurs relations, les douleurs, les conflits qui les habitent, issus de leur passé commun.
N. B. : Pour nous, il était clair dès le départ que Lynn Van Royen, que Kaat avait repérée dans un court-métrage, incarnerait Kato. Pour le reste du casting, nous avons fait appel, par souci de réalisme, à une majorité d'acteurs originaires du Limbourg, qui maîtrisent le dialecte local. Pour renforcer l'atmosphère fascinante du lieu, nous avons filmé l'hiver, avec ses tons bleus, gris, verts, marrons, le sweat jaune de Kato représentant la seule couleur forte. Mais même s'il est ancré dans un territoire particulier, le récit charrie une dimension universelle.

Comment expliquez-vous l'engouement du public pour les séries traitant du mystère de la mort ?

Le script de Beau Séjour a été développé avant que Les Revenants ou The Leftovers ne soient diffusés sur les écrans. Je pense que nous sommes lassés des scénarios classiques, et qu'en réaction, de nombreux créateurs cherchent de nouveaux angles, y compris métaphysiques, pour raconter des histoires. Par ailleurs, il me semble que si de moins en moins de personnes vont à l'église, elles restent dans une quête de sens, qui explique peut-être la popularité de telles séries.

Propos recueillis par la rédaction d'Arte

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