Paroles de Français : avec un vigneron
Au salon, le plus dur, c'est de faire son choix.
Notre rendez-vous avec 66 millions de Français. Chaque semaine, nous retrouvons une femme, un homme qui nous raconte sa vie professionnelle, son métier, ses ambitions pour demain. Ce soir, portrait d'un vigneron du Beaujolais.
Je suis Fabien Chasseley, j'ai 30 ans, marié, deux enfants. Je suis vigneron dans le Beaujolais. J'ai vu mes parents travailler, et maintenant je travaille avec eux et aussi avec ma soeur. La passion a vraiment été transmise. On est nés dedans. Partager ça ensemble, c'est quelque chose de fantastique. On travaille en agriculture biologique, on est à l'écoute de la nature. On bosse comme des fous, 15 heures par jour. On créé quelque chose, on a travaillé toute l'année pour cela et c'est notre récompense. Je gagne 1.500 euros par mois brut. Pour un métier où on fait 90 heures par semaine, ramené à l'heure, cela ne fait pas beaucoup. Mais c'est un choix: je n'ai pas ma voiture a prendre pour aller au travail, j'y suis directement. Pour cela, c'est un plaisir et cela n'a pas de prix. Le métier de vigneron a vraiment changé. Aujourd'hui, il faut être un très bon gestionnaire, un très bon comptable. Le côté administratif a vraiment alourdi notre métier. En France, on est même pas mal. Tout le monde se plaint, c'est la nature humaine. C'est important de voter car on est dans un milieu rural mais avec des gens d'horizons différents. Ce sont des gens qui vont aussi influer sur les terres agricoles. Poser une question à François Hollande? Cela ne me serait pas venu à l'esprit mais: est-ce que vous buvez du vin? Continuer à construire le domaine mes parents ne nous y ont pas poussés, plutôt le contraire. Moi, j'ai envie de construire quelque chose pour mes enfants. Si elles veulent le reprendre, je serais le plus heureux du monde et qu'elles fassent encore mieux que moi.
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