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Paris : les travailleurs de la nuit

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Article rédigé par franceinfo
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Près du magasin Sephora sur les Champs-Elysées, ils travaillent la nuit, et cela depuis des années pour certains.

La nuit tombe A l'heure où brillent les lumières de la ville, on vient pour se détendre, se distraire et faire les boutiques. Une foule a l'assaut d'une dizaine d'enseignes ouvertes parfois jusqu'à minuit. Mais à partir de mercredi, Sephora devra fermer à 21 H. Fini les paillettes nocturnes et pas seulement pour les touristes. Au Lido, sur les Champs, elles sont 65 danseuses de revue. On parle de cette fermeture en coulisses.

Ça va pas changer grand-chose pour nous.

Même pas l'atmosphère.

Je pense pas. Tu penses ça.

Oui, il y a plus de monde, les gens viennent se parfumer avant d'aller en soirée.

Et si nous on a besoin d'un rouge à lèvres, on allait chez Sephora.

Ça va enlever de la vie, je trouvais sympa d'imaginer que tu peux faire les magasins à 23H30.

Dans cette célèbre pâtisserie, la crainte est partagée. Pour le directeur en poste depuis 6 mois, l'activité nocturne est incontournable.

Entre 21 H et 23H, on réalise environ 25 à 30 % de notre chiffre d'affaires journalier.

L'ouverture des magasins tard le soir est la garantie de faire de bonnes affaires.

On vient de finir nos courses, on a privilégie les boutiques sur les Champs qui fermaient plus tard.

Le fait que ça ferme si tard est très pratique, surtout pour ceux qui aiment se promener après dîner.

Travailler le soir, si le rythme convient aux salariés des Champs, cela comporte également des contraintes. Dans ce restaurant, cinq soirs par semaine, le chef Nicolas Perdriset est aux commandes. Du haut de ses 20 ans de métier.

Travailler la nuit est devenu une habitude pour moi maintenant. On a l'impression de passer à côte d'une vie sociale avec des amis qui ne font pas le même métier que vous. Après, il faut savoir ce qu'on veut. C'est vrai qu'il y a un certain sacrifice.

En salle, ils sont une quinzaine à s'affairer.

Voici le baba au rhum pour monsieur.

Adeline Laukas est étudiante le jour et chef de rang la nuit. Elle travaille trois soirs par semaine, suffisant pour payer ses études.

Il m'est arrive de faire en une soirée 140 euros de pourboire. En moyenne, c'est 50 ou 60 euros. On double facilement les salaires avec le pourboire ici.

Une heure du matin, c'est la fermeture. Mais avant de rentrer chez soi, il faudra bien compter encore une heure de transport. Demain, 300.000 badauds arpentront les Champs. Chaque année, ils y dépensent 1,5 milliard d'euros.

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