Orléans : micro-lycée pour élèves décrocheurs
L'éducation, un séminaire était organisé ce matin pour lutter contre le décrochage scolaire. Chaque année, 140.000 jeunes quittent le système sans diplôme. Des initiatives ont déjà été lancées dans plusieurs régions. Le principe du micro-lycée par exemple : des classes qui n'accueillent que des élèves ayant échoué deux fois au bac. Les résultats sont bluffants.
Ils ont loupé leur bac deux fois, tous ont failli décrocher.
En cours je faisais n'importe quoi, j'écoutais pas.
Surtout les absences.
Manque de travail.
J'étais pas concentré sur mes cours.
Après ses échecs répétés, Joy Raoui, 20 ans, s'était résignée à se lancer dans la vie active.
Cet été j'ai travaillé en usine, je me suis dit que je ne ferai jamais ça toute ma vie. J'ai pris conscience que je devais travailler à l'école pour travailler correctement.
Mais faute de places, les lycées ferment leur porte aux élèves qui triplent leur terminale. Le proviseur de cet établissement a estimé qu'ils méritaient une dernière chance, ces jeunes qui n'arrivaient pas a décrocher leur bac. Après un entretien de motivation, les voici dans ce micro-lycée. Ici, la classe s'organise en petits groupes. Pas de cours magistral mais des exercices d'application.
Cette droite va passer par deux pôles.
Comme un cours particulier.
Tout le programme est globalement acquis, mais c'est arriver à le ressortir de manière sereine. Exploiter ses connaissances avec confiance, c'est leur gros problème.
En juin, ces lycéens ne passeront que les matières pour lesquelles ils n'ont pas obtenu la moyenne l'an dernier. Ce sont des professeurs de classes préparatoires qui les entraînent. Exigeant, Didier Gabory sollicite ses élèves en permanence.
Peut-être que cette forme de travail les empêche de se disperser. Ils sont contraints de fournir une heure de travail assidu.
C'est plus facile de comprendre que dans une classe à 30 ou à 40. On peut poser des questions qu'on n'oserait pas poser quand on est 30.
Depuis trois ans, le micro-lycée permet de garder des jeunes dans le système scolaire. Pour ce proviseur, il s'agit de préparer leur avenir.
L'essentiel est qu'ils soient bien dans leur vie. Réussir son orientation, c'est réussir sa vie, quelque part. La formation, le bac, c'est qu'une étape.
EloTse a eu son bac l'été dernier. Elle fait partie de ces lycéens qui avaient failli tout abandonner. C'est une étudiante épanouie, en alternance chez Decaux, le fabriquant de panneaux publicitaires.
Le fait d'avoir réussi malgré le mauvais départ, ça m'a permis de me sentir plus forte. Quand on a la motivation et la détermination, on fonce, c'est ce que je fais aujourd'hui.
90 % des élèves de sa promotion ont eu le bac l'an dernier et poursuivent leurs études en BTS ou à l'université.
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