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Nonant-le-Pin : bras-de-fer à la décharge

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Article rédigé par franceinfo
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Le site ouvert en octobre 2013 devait accueillir plus de 2 millions de tonnes de déchets industriels en 17 années d'exploitation. Mais l'activité n'a duré que deux jours. Elle est depuis bloquée par plusieurs centaines d'opposants.

De riches herbages, des terres d'élevage réputées, le bocage normand. Au beau milieu, sur la gauche, cette masse grise, 6.000 m2 de déchets, issus notamment de véhicules hors d'usage enfouis à 8 mètres de profondeur. Sur ces images, la zone de stockage, déjà opérationnelle, 1/4 des 16 hectares prévus A Nonant-le-Pin, depuis des mois, se joue un bras de fer judiciaire. Face à face, des opposants au site et l'entreprise GDE, l'un des spécialistes français du recyclage. Une ambiance de vacances, mais pas de touristes, des riverains et des agriculteurs. Ils bloquent l'entrée du site depuis le 24 octobre dernier. Ils ont même obtenu en justice sa fermeture définitive, constat d'huissier à l'appui.

Nous avons obtenu la fermeture parce qu'il y avait des déchets illicites. En deux jours d'exploitation, GDE a déjà déversé toutes sortes de choses. Des pneux, des bombes aerosols, des chaussures.

Il y a un projet d'implantation d'une décharge de produits que nous estimons toxiques pour la santé de nos enfants et de la région.

L'opérateur dément, il affirme n'avoir stocké sur ce site que des déchets autorisés. Le site n'est resté ouvert que deux jours seulement, en octobre dernier. les opposants s'organisent et obtiennent le soutien de personnalités comme José Bové ou Thierry Ardison. Cette décharge est pourtant légale. Créée par un groupe solidement implanté, plus de 80 sites en France Le risque est-il réel ? Ou s'agit-il d'un principe de précaution poussé à l'extrême ? Pour répondre aux accusations, l'industriel nous ouvre ses portes.

Ce sont les déchets venus pendant les deux jours d'exploitation du site La fraction ultime de résidus de broyage de déchets métalliques. Une voiture, une machine à laver dont on a retiré la partie recyclable et valorisable.

Le stockage est désormais inacceptable pour son propriétaire. Il réclame à l'Etat plus de 5 millions d'euros pour le préjudice et affirme que le site ne présente aucun risque.

Les dispositions constructives ont été mises en oeuvre par GDE pour garantir l'absence de pollution. Vous avez, en fond de casier, une barrière de protection passive. C'est la formation argileuse imperméable. Vous avez une barrière de protection active constituée par une superposition de membranes comme celle-ci.

Donc aucune pollution ici.

Il n'y aura aucune pollution.

Ce n'est pas l'avis de cet éleveur de chevaux installé à quelques kilomètres du site de stockage. Il s'appuie sur des analyses commandées a un laboratoire par les deux associations opposées au site.

On a constaté en aval de l'entreprise GDE, après commencement des travaux et deux jours d'enfouissement, une augmentation de certains métaux lourds de 5 a 10 fois la norme de ce qui avait été constaté par les études préalables. C'est l'eau que boivent mes chevaux, l'eau qui fait pousser l'herbe.

La Basse-Normandie est la première région d'élevage du cheval en France.

Comment des clients vont-ils nous confier des chevaux si nous sommes au coeur d'une décharge de taille européenne.

Le bras de fer se poursuit sur le terrain et devant les tribunaux.

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